Il était acteur, clown, magicien, cinéaste et dessinateur. Pierre Étaix s'est éteint, vendredi 14 octobre, des suites d’une infection des intestins, a annoncé sa famille à l'AFP. Il avait 87 ans.

Artiste discret, Pierre Étaix avait travaillé avec les grands noms du cinéma et du cirque, parmi lesquels le réalisateur Jacques Tati et Annie Fratellini, avec qui il fonda, en 1973, l’École national du cirque.

Réalisateur, on lui doit notamment "Yoyo" (1965), "Tant qu'on a la santé" (1966) ou encore "Le Grand Amour" (1968), des films longtemps invisibles en raison d'un imbroglio juridique. En 2009, le Tribunal de grande instance de Paris finit par rendre à Pierre Etaix ses droits d'auteur sur cinq longs métrages et deux courts métrages. L’occasion pour les festivals du monde entier de faire découvrir son œuvre au grand public.

Dans ses films, il interprète généralement un personnage lunaire s'inscrivant dans l'héritage des maîtres comiques du cinéma muet, comme Buster Keaton, Charlie Chaplin, Laurel et Hardy, Harry Langdon, Harold Lloyd ou Max Linder.

Consécration tardive

Avec la réédition d’une partie de son œuvre, Pierre Étaix connut une consécration tardive. En 2011, l’Académie des Oscars lui rend hommage lors d’une soirée appelé "The Laughter Returns" ("Le retour du rire"). Deux ans plus tard, il refuse d’être promu au grade de Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres. "Je leur ai dit que je n'en voulais pas. En revanche, j'ai demandé si je pouvais avoir l'autorisation de peindre un portrait de Coluche, quelque part dans Paris", avait-il alors déclaré au Monde en guise d’explication.

Rien n’avait plus de valeur que son art. "Le comique, c'est la chose la plus précieuse pour moi", avait-t-il récemment confié à l'AFP.

Avec AFP