Après le suicide en prison de Jaber A., jeune syrien soupçonné d'avoir voulu commettre un attentat contre un aéroport à Berlin, les autorités pénitentiaires de Saxe ont affirmé jeudi qu'il avait été jugé "calme" par un psychologue "expérimenté".
Jaber A., soupçonné d'avoir planifié un attentat en Allemagne au nom de l'organisation État islamique (EI) et qui s'est suicidé mercredi 12 octobre en prison, deux jours après son arrestation, ne présentait pas de risque de suicide "imminent", ont déclaré jeudi 13 octobre les autorités pénitentiaires de Saxe après la polémique provoquée par la mort du réfugié syrien.
Le suspect avait été jugé "calme" par un psychologue "expérimenté" qui s'était entretenu avec lui, a expliqué le chef des autorités pénitentiaires, Rolf Jakob, lors d'une conférence de presse. Bien que le juge ait considéré que Jaber A. présentait un risque suicidaire, les autorités pénitentiaires n'ont donc pas détecté de "danger de suicide imminent", a précisé Rolf Jakob.
C'est pourquoi le degré de surveillance du suspect est passé d'un contrôle toutes les 15 minutes lors de son premier jour de détention lundi, à un toutes les 30 minutes au deuxième jour.
Grève de la faim et tentative d’électrocution en prison
"Ca n'aurait pas dû arriver, mais malheureusement cela a eu lieu [...] malheureusement le pronostic des experts [en psychologie] n'a pas été confirmé" par les faits, a relevé le ministre saxon de la Justice, Sebastian Gemkow.
Jaber A. a été retrouvé pendu à la fenêtre de sa cellule avec son tee-shirt, mercredi à 19 h 45. Il a été déclaré mort 30 minutes après, les tentatives de réanimation ayant échouées. Une autopsie est en cours.
"Je suis incroyablement choqué et absolument stupéfait que cela ait pu se produire", avait déclaré mercredi soir son avocat commis d'office, Alexander Hübner, qualifiant l'affaire de "scandale judiciaire" son client étant en grève de la faim depuis son incarcération et ayant tenté de s'électrocuter.
Polémique autour de l'arrestation ratée de Jaber A.
La police avait déjà été critiquée dans les médias pour l'arrestation ratée samedi à Chemnitz (Saxe) de Jaber A., alors même qu'il était sous surveillance.
Selon les autorités, le suspect préparait un attentat au nom de l’EI contre un des aéroports de Berlin : 1,5 kilo de TATP avait été retrouvé chez lui. Selon les services de renseignement, il aurait pu passer à l'acte "dès cette semaine".
Avec AFP