Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, a "solennellement" demandé lundi à la Grande-Bretagne d'assumer son "devoir moral", en accueillant plusieurs centaines de migrants mineurs isolés, lors de son déplacement à Londres.
"Je demande solennellement à la Grande-Bretagne d'assumer son devoir moral", a déclaré le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve lors de son déplacement à Londres, lundi 10 octobre, évoquant le sort de centaines de migrants mineurs isolés à Calais qui ont de la famille en Grande-Bretagne.
"Nous sommes en train d'établir la liste précise et les Britanniques doivent prendre leurs responsabilités. Nous avons pris les nôtres", a-t-il poursuivi alors que les autorités françaises se préparent à évacuer prochainement les migrants entassés dans le campement de la "jungle" à Calais.
Bernard Cazeneuve, qui doit s'entretenir à 13h00 avec son homologue britannique Amber Rudd, a promis de transmettre ce message à Londres avec "la plus grande netteté".
Interrogé sur les moyens dont il dispose pour faire pression sur la Grande-Bretagne, le ministre a répondu : "lorsque toutes les caméras seront tournées vers ces mineurs isolés que les Britanniques ne prendront pas, ça se verra, donc ils ont intérêt à les prendre".
Un démantèlement avant la fin de l’année
Au sujet de l'évacuation de la "jungle", où s'entassent entre 7 000 et 10 000 migrants selon les chiffrages, Bernard Cazeneuve a expliqué avoir trouvé "à peu près 7 000" places pour les accueillir dans des centres à travers la France.
"Il reste à en trouver encore pour pouvoir procéder à ce démantèlement et je souhaite que ce démantèlement puisse se faire avant la fin de l'année conformément aux engagements qui ont été pris par le gouvernement", a indiqué Cazeneuve.
Le calendrier du démantèlement de la "jungle", une opération lourde tant en termes de logistique que de sécurité, est gardé pour l'heure confidentiel. Le Premier ministre Manuel Valls a seulement assuré récemment que le démantèlement se ferait "dans les prochaines semaines".
À quelques mois de la présidentielle, le plan gouvernemental d'accueil de migrants qui seront évacués de Calais fait polémique.
Samedi, des centaines de personnes ont manifesté dans quatre communes de France devant accueillir des migrants, les unes pour s'opposer aux centres d'accueil des étrangers, les autres pour défendre les droits des migrants.
Avec AFP