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Paris a annoncé la commande de 15 TGV à Alstom. Ils seront assemblés à Belfort afin d'assurer la survie de ce site, dont la fermeture aurait été un coup dur pour le gouvernement à moins d'un an de la présidentielle.

Alstom à Belfort vaut bien 15 TGV à l'utilité discutable. L'État va commander l'assemblage de 15 trains à grande vitesse à Alstom tandis que la SNCF a demandé la livraison de six trains à grande vitesse supplémentaire pour la ligne Paris-Turin-Milan. Ces commandes doivent assurer la pérennité de l'activité du site de Belfort, qui est devenu un enjeu politique et social pour le gouvernement de François Hollande.

L'État va dépenser 450 millions d'euros – le prix catalogue d'un TGV est de 30 millions d'euros – pour éviter la fermeture du site. Les 480 salariés qui travaillent à Belfort ont ainsi du pain sur les rails jusqu'à 2021, date à laquelle Alstom et la SNCF vont mettre le TGV de nouvelle génération en chantier. 

Si ces trains ont un rôle social et politique évident – sauver des emplois à moins d'un an de la prochaine présidentielle – leur utilité sur le réseau ferroviaire demeure controversée. La SNCF avait affirmé en 2013 qu'elle n'avait plus besoin de nouveaux TGV jusqu'à la livraison de la prochaine génération de locomotives.

Le secrétaire d'État à l'Industrie, Christophe Sirugue a affiché son désaccord. Il a expliqué que ces rames étaient destinées aux lignes Intercités Bordeaux-Marseille, Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan. Problème : ces lignes sont à moyenne vitesse, c'est-à-dire que ces nouveaux TGV ne vont rouler qu'à deux tiers de leur vitesse de croisière. Christophe Sirugue a justifié cette commande en arguant qu'elle permettait de préparer le terrain, car les liaisons Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan sont vouées à devenir un jour des lignes à grande vitesse.

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