Le ministère du Travail a annoncé lundi une forte hausse du nombre de demandeurs d’emploi en août, s’établissant désormais à 3,56 millions de personnes. Ce bond s’explique en partie par les attentats de juillet.
Le nombre de demandeurs d’emploi est reparti à la hausse en août, avec 1,4 % de chômeurs en plus, a annoncé lundi 26 septembre le ministère du Travail. Il s’agit de la plus forte hausse de l’indicateur de Pôle emploi depuis janvier 2013.
La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a déploré dans un communiqué un résultat "nettement moins favorable que ceux des mois précédents". Il serait notamment dû, selon elle, aux "difficultés rencontrées dans certains secteurs d'activité particulièrement affectés par les attentats de juillet" à Nice et Saint-Étienne-du-Rouvray.
Selon la ministre, cette hausse a, en outre, été "amplifiée" par un aléa statistique, le nombre "inhabituellement" bas de sorties de Pôle emploi pour défaut d'actualisation. À la fin de chaque mois, les demandeurs d'emploi sont tenus de déclarer leur situation à Pôle emploi, sous peine d'être désinscrits d'office. En août, 172 400 personnes ont quitté Pôle emploi pour ce motif, soit 58 900 de moins qu'en juillet.
Le chômage reste tout de même en baisse depuis le début de l'année (-23 700 sans activité) et sur un an (-10 900).
"Augmentation atypique" du chômage
Sur le seul mois d'août, la hausse frappe toutes les classes d'âge, les "moins de 25 ans" (+2,3 %) comme les "50 ans ou plus" (+1,2 %). Sur un an, la tendance est mauvaise pour les seniors (+2,8 %), mais reste favorable pour les jeunes (-3,5 %).
Myriam El Khomri voit dans les chiffres d'août une "augmentation atypique" du chômage, "sans rapport avec l'évolution générale de la conjoncture".
Avant la flambée d'août, le chômage s'inscrivait, depuis le début de l'année, sur une tendance à la baisse. Il avait atteint fin juillet son plus bas niveau depuis février 2015.
Ces chiffres coïncidaient toutefois avec la mise en place du plan de 500 000 formations supplémentaires ciblées sur les chômeurs les moins qualifiés et de longue durée. Or, en entrant en formation, les demandeurs d'emploi quittent les catégories A, B ou C de Pôle emploi, pour rejoindre la catégorie D, moins commentée.
Celle-ci a atteint un niveau record en août, à 325 200 personnes, alors qu'elle n'avait jamais dépassé les 287 000 avant cette année. Ses effectifs ont encore grossi de 5,3 % le mois dernier.
Avec AFP