Au menu de cette revue de presse française, mardi 13 septembre, la décision de François Hollande de fixer comme objectif au gouvernement de sauver la production de trains Alstom à Belfort, l’empoignade politique provoquée par l’annonce de la fermeture de ce site, la « répartition » des migrants et réfugiés de Calais, et la question de scolarisation de leurs enfants. Et un plaidoyer pour le dialogue interreligieux.
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A la Une de la presse française, ce matin, la décision de François Hollande de fixer comme «objectif» au gouvernement de sauver la production de locomotives Alstom à Belfort, dans l’est de la France.
«Hollande saute dans le train», annonce 20 minutes, qui rappelle que la décision du groupe industriel de fermer ce site a été annoncée la semaine dernière, et qu’elle risque de mettre en péril l’avenir de 400 salariés. A quelques mois de la présidentielle, le chef de l’Etat redoute un nouveau Florange, cette usine sidérurgique dont le président n’avait pas réussi à empêcher la fermeture en 2013, malgré ses promesses de campagne, et cherche à s’éviter un nouveau procès en trahison, d’après les Echos, qui évoquent «la promesse très politique» de François Hollande. Pour une fois, Hollande tiendra-t-il une promesse?», espère l’Humanité, qui demande au gouvernement de «stopper la curée» qui serait en train de «tuer» les fleurons industriels français, rappelant, au passage, que l’Etat détient 20 % du capital de l’entreprise. L’exécutif que l’Opinion accuse d’avoir été au courant depuis des mois des difficultés qui menacent le site historique de fabrication des TGV. Alstom, une «hypocrisie d’Etat», dénonce le journal, qui montre le ministre de l’Economie, Michel Sapin, endormi, laissant passer les trains. Le garde-barrière n’aurait pas de stratégie industrielle, juste une «vision à court terme», selon le dessinateur Kak.
Du côté du groupe industriel, les Echos évoquent un «faux pas calculé» en matière de communication. «Mais quelle mouche a donc piqué les dirigeants d’Alstom?», fait mine de se demander le journal, qui explique que ces derniers «sont allés à rebours d’un axiome de la vie des affaires: un plan de suppression de postes, cela s’annonce quelques semaines après les élections, et non quelques mois avant. A fortiori quand il s’agit d’une entreprise industrielle de renom, qui compte l’Etat parmi ses actionnaires». «A moins, écrivent les Echos, qu’il ne s’agisse d’une manière délibérée de mettre les pieds dans le plat pour forcer l’Etat à agir. Cela fait des années que les syndicats, les élus locaux ou encore la fédération patronale du secteur, multiplient les courriers et les interpellations alarmistes. Sans résultat jusque-là. L’annonce de mercredi dernier, dans un climat de précampagne électorale, se sera révélée finalement plus efficace pour mobiliser les pouvoirs publics». La fermeture programmée du site de Belfort est l’occasion de la première «empoignade» de la campagne, relève l’Obs, qui estime que tous les candidats disent pourtant «la même chose». «Règlement de compte à OK Corail»: le magazine raconte comment le candidat Arnaud Montebourg, à l’origine de l’entrée de l’Etat au capital du groupe en 2014, a remis son costume de justicier du «redressement productif», et «dézingué» son successeur Emmanuel Macron, accusé de négligence. Le fondateur du mouvement «En marche !», soupçonné de vouloir se présenter en 2017, se retrouve également dans le viseur d’un autre candidat, Nicolas Sarkozy et dans celui de François Hollande, qui verrait là l’occasion rêvée de «remettre à sa place l’impudent» ancien ministre.
A la Une également, le plan de Bernard Cazeneuve, pour «répartir les migrants» évacués de la jungle de Calais. Le Figaro dit avoir eu connaissance des consignes envoyées par le ministre de l’Intérieur pour répartir ces 12 000 migrants à-travers la France. L’ensemble des régions serait concerné, sauf l’Ile-de-France et la Corse, «en raison du climat de tension ou du risque de saturation», d’après le quotidien, qui affirme que «l’intégration forcée» de ces migrants et réfugiés, divise «les habitants de dizaines de petits villages», partagés entre pro et anti-migrants, «entre solidarité et rejet». La Croix, pour sa part, rappelle « le besoin d’école » des enfants de ces migrants - en France, mais aussi en Grèce, où ces enfants iront à l’école publique, mais après la fin des cours des élèves grecs, en Allemagne, où 20 à 30 % des réfugiés auraient moins de 16 ans, et au Liban, où les quelque 500 000 enfants syriens qui ont trouvé asile dans le pays, vont enfin pouvoir s’inscrire demain dans l’enseignement public, alors que certains d’entre eux n’ont pas eu accès à l’école depuis plus de 5 ans, faute de moyens.
On termine avec le plaidoyer de trois responsables religieux de banlieue, en faveur d’un «grand dialogue» entre les religions. Dans un ouvrage à paraître demain, le rabbin Michel Serfaty, l’évêque Michel Dubost, et l’imam Khalil Merroun, mettent en garde contre le repli communautaire et proposent quelques idées, pour défendre le vivre ensemble - organiser une journée interreligieuse de don du sang, faire intervenir ensemble, un chrétien, un juif et un musulman, dans les écoles et les prisons ou encore lancer des «food trucks», ces camions qui proposent des repas, avec des plats mijotés et vendus par toutes les confessions. Lu dans le Parisien.
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