
En visite de deux jours en Europe, à Rome puis Paris, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou prévoit d'aborder le dossier iranien. Il devrait aussi être interpellé sur son refus du gel de la colonisation juive en Cisjordanie.
REUTERS - Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, entame mardi une tournée en Europe, où il devrait demander à ses hôtes plus de fermeté à l'encontre de l'Iran et essuyer des critiques en raison de son refus de geler la colonisation juive en Cisjordanie occupée.
Son voyage, qui le conduira à Rome puis à Paris, fait suite à son acceptation, sous la pression des Américains, du principe de la création d'un Etat palestinien - un changement de cap qui ne satisfait pour autant pas les Palestiniens car il veut encadrer l'avènement d'un tel Etat de conditions très strictes.
Benjamin Netanyahu, déclaraient lundi des responsables israéliens, souhaite évoquer avant tout l'affaire du nucléaire iranien, tout d'abord mardi à Rome avec le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, puis mercredi à Paris avec le
président Nicolas Sarkozy.
"Les mots, à eux seuls, ne régleront pas le problème, et des actes s'imposent", a déclaré l'un de ces responsables, préfigurant ce que le chef du gouvernement israélien compte dire aux deux dirigeants.
Benjamin Netanyahu, qui est arrivé aux affaires en mars à la tête d'un gouvernement de large coalition dominé par la droite et l'extrême droite, cherche à tirer profit des troubles post-électoraux en Iran pour défendre l'idée d'un durcissement des sanctions internationales contre Téhéran.
ENTRETIEN A PARIS AVEC MITCHELL
"Pouvons-nous permettre à un tel régime de se doter d'armes nucléaires? La réponse que nous recevons, un peu partout dans le monde, c'est non", a déclaré le chef du gouvernement israélien, interrogé dimanche sur la chaîne américaine NBC.
L'Iran, en proie à des troubles post-électoraux, dément enrichir de l'uranium à des fins militaires, affirmant développer l'énergie nucléaire seulement à des fins de production d'électricité.
Israël, dont les experts estiment qu'il possède le plus important arsenal nucléaire du Proche-Orient, juge qu'un Iran équipé de la bombe atomique serait une menace pour son existence, et relève que le président Mahmoud Ahmadinejad appelle à la destruction de l'Etat d'Israël.
Mais l'Iran ne sera pas le seul sujet au menu des entretiens européens de Benjamin Netanyahu. Il risque fort d'être interpellé sur la question de la colonisation juive en Cisjordanie, comme cela fut le cas au cours de sa visite à Washington en mai, quand le président Barack Obama lui a demandé de geler la construction de nouvelles implantations.
Benjamin Netanyahu a l'intention de poursuivre les constructions dans les enclaves existantes, et invoque pour cela le besoin de loger une population de colons en plein accroissement naturel.
Il aura jeudi à Paris un entretien avec l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, sur l'objectif de Washington d'une reprise des négociations israélo-palestiniennes, actuellement dans l'impasse.