L’intensification des frappes du régime syrien et de son allié russe ces dernières 24 heures sur les secteurs rebelles d'Alep et dans la province d'Idlib, dans le nord du pays, ont tué près de 70 civils, a annoncé dimanche l'OSDH.
Ces dernières 24 heures, d'intenses raids aériens syriens et russes sur la partie nord du territoire syrien ont tué près de 70 civils, a indiqué, dimanche 14 août, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG qui s'appuie sur un vaste réseau de sources dans le pays. Les frappes ont visé les secteurs "rebelles" dans l'est de la ville d'Alep et plus à l'ouest, ainsi que dans la province voisine d'Idlib aux mains de l'Armée de la conquête depuis 2015.
Au moins 45 civils ont péri en zone rebelle à Alep et dans sa province, alors que 22 ont été tués dans la ville et la province d'Idlib, a précisé l'OSDH, soulignant que les frappes se poursuivaient dimanche dans les deux régions. En outre, neuf civils ont péri dans l'ouest d'Alep par des tirs rebelles.
Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, "l'intensification des frappes sur Idlib s'explique par le fait que cette province est le réservoir humain des combattants de l'Armée de la conquête". "Les forces du régime et leurs alliés sont actuellement sous pression à Alep après la grande défaite qu'elles ont subie aux mains de l'Armée de la conquête au sud-ouest de la ville", a-t-il ajouté.
Après le siège brisé d’Alep, les combats continuent
Les troupes pro-régime sont en difficulté à Alep après le revers surprise infligé par leurs adversaires au sud de la ville, où ils se sont emparés le 6 août dernier du quartier gouvernemental de Ramoussa. Ce qui leur a permis de briser le siège imposé par le pouvoir aux secteurs rebelles. Enjeu majeur de la guerre qui ravage la Syrie depuis plus de cinq ans, Alep est divisée depuis 2012 en quartiers rebelles à l'est et quartiers pro-régime à l'ouest. Et chacun des protagonistes, qui a fait appel à des milliers d'hommes en renfort, cherche à prendre la totalité de la ville, deuxième du pays. Les combats se concentrent pour le moment au sud et au sud-est d'Alep, la véritable bataille pour la prise de la ville n'ayant pas encore été lancée.
L'armée appuyée par des combattants iraniens, irakiens et du Hezbollah libanais, fait face à l'Armée de la conquête, une alliance entre les rebelles et les jihadistes du Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra qui a renoncé à son rattachement avec Al-Qaïda).
Déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'intervention de parties étrangères et la montée en puissance de jihadistes. Le groupe État islamique (EI) occupe également de vastes territoires de ce pays morcelé, même s'il a encore perdu du terrain avec la perte de Minbej prise par une coalition arabo-kurde appuyée par un soutien aérien de la coalition internationale dirigée par les États-Unis.
La Russie, elle aussi, vise l'EI. Dimanche, dans la ville de Deir Ezzor occupée en grande partie par les jihadistes, des raids aériens ont détruit six dépôts d'armement, deux centres de commandement et des véhicules de l'EI, selon le ministère de la Défense à Moscou, qui a fait également état d'un nombre indéterminé de jihadistes tués. Depuis 2011, le conflit a fait plus de 290 000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes.
Avec AFP