
Au menu de cette revue de presse française, mardi 9 août, la rencontre, aujourd’hui, entre Recep Tayip Erdogan et Vladimir Poutine, le camp de réfugiés de Kakuma, au Kenya, le problème récurrent de la surpopulation carcérale en France, et l’arrivée d’une nouvelle association accusée de former des profs «low cost».
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Au menu de cette revue de presse française, la rencontre, aujourd’hui, entre Recep Tayip Erdogan et Vladimir Poutine, à Saint-Pétersbourg.
Le patron du Kremlin a les honneurs de la première visite du président turc à l’étranger depuis le putsch raté du 15 juillet – une visite qui reflète «un désir mutuel de rapprochement», selon le Figaro, qui revient sur les points communs entre le «tsar» et le «sultan» - deux dirigeants «nationalistes et autoritaires» qui «malmènent de manière identique la démocratie et les droits de l’homme, réduisent au silence l’opposition, ferment les journaux et mettent la justice au pas». «Chez eux ne comptent que la force, la virilité et la testostérone», écrit le journal, en évoquant aussi des intérêts communs liés à «leur place particulière dans l’espace eurasiatique, à cheval entre deux continents» - une place qui les mettrait «de manière identique en porte-à-faux avec l’Europe». Le Figaro fait cependant aussi état de différents réels entre les deux pays, qui se disputent l’influence au Moyen-Orient, notamment en Syrie et dans la mer Noire, rappelant qu’Ankara n’a aucun intérêt à rompre avec l’Europe, ni avec l’Otan. «Je ne crois pas à un renversement d’alliance. On n’efface pas si vite des décennies de coopération, y compris militaire, avec les États-Unis. Leur rapprochement est essentiellement tactique», commente Bruno Tertrais, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique. Cela étant, malgré l’étroitesse de ces liens qu’on vient d’évoquer, les relations entre la Turquie et les pays occidentaux se sont beaucoup refroidies ces derniers mois, en particulier depuis le putsch raté contre Erdogan. Dans un long entretien au Monde, le président turc fait part de son amertume. « J'aurais souhaité, dit-il, que les leaders du monde occidental réagissent à ce qui s'est passé en Turquie et qu'ils ne se contentent pas de quelques clichés pour condamner - la tentative de putsch - ou alors, j'aurais voulu qu'ils viennent ici en Turquie». D’après Erdogan, qui ne digère pas les réserves exprimées par les Occidentaux sur l’ampleur inouïe des purges qui ont suivi la tentative de coup d’Etat, «le monde occidental a été en contradiction avec les valeurs qu'il défend». «Il doit être solidaire de la Turquie, qui s'est approprié ses valeurs démocratiques. Malheureusement, il a préféré laisser les Turcs seuls», poursuit-il, estimant que «les Occidentaux ne devraient pas se soucier du nombre de personnes arrêtées ou limogées. Un Etat a le droit de recruter et de licencier les fonctionnaires qu'il souhaite. La Turquie n'a jamais posé ce type de question à ses partenaires occidentaux». Le souci, rappelle Slate, c’est qu’entre l’une et les autres, il y a, semble-t-il, une perception assez différente de ce qu’est la démocratie. Quand la Turquie emploie ce mot, «l’Occident entend démocrature», relève le site, qui raconte que l’amertume d’Erdogan «est partagée par une grande majorité de Turcs, aux yeux desquels l’Occident n’a pas montré le minimum de solidarité nécessaire à leur égard en ne jugeant à sa juste mesure ni la gravité des événements ni l’élan démocratique du peuple face aux tanks des putschistes».
Au Kenya, le camp de réfugiés de Kakuma, ccueille actuellement près de 190 000 personnes. Libération s’est rendu dans ce qu’il présente comme une «énorme machine humanitaire», gérée par le HCR - un lieu où une génération entière de réfugiés n’a connu que la vie entre les tentes et les hangars. Un quart de siècle après son ouverture, ce camp, où affluent notamment des Sud-Soudanais, est devenu «une ville en soi», d’après Libé, qui s’inquiète de voir Kakuma devenir «une sorte de bidonville pérenne». Libération dénonce le refus des pays membres de l’ONU de s’engager à accueillir chaque année un quota minimum de réfugiés, pour soulager le fardeau des pays d’accueil, souvent des pays en développement », comme le Kenya.
En France, Manuel Valls a promis hier des mesures pour résoudre le problème de la surpopulation carcérale. Alors que la France connaît un nombre record de détenus, 69 365 pour seulement 58 311 places, le Premier ministre a assuré que des places supplémentaires seraient annoncées à l’automne, d’après le Parisien, qui rapporte que l’opposition a réagi en parlant d’une «prise de conscience tardive» du gouvernement. Mais suffira-t-il de créer plus de places en prison règlera-t-il le problème? D’après la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, citée par la Croix, «plus on construira de places en prison, plus elles seront occupées». Le journal rappelle que la Cour européenne des droits de l’Homme a beau condamner la France pour ses mauvaises conditions de détention, les choses «ne semblent guère changer». Et si la vraie réponse au problème était ailleurs? Victor Hugo disait qu’«ouvrir une école, c’est fermer une prison». L’Humanité a enquêté sur l’arrivée en France d’une association, gérée par des entreprises privées, appelée «Teach for France», appartenant au réseau américain «Teach for all». L’Huma accuse cette structure de former des professeurs bon marché – des profs low cost, en quelque sorte recrutés ensuite par les écoles publiques pour deux ans. L’Académie de Créteil aurait déjà confié la sélection et la formation express d’une trentaine de diplômés des grandes écoles, qui seront nommés dès la rentrée prochaine dans des collèges de l’éducation prioritaire.
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