
L’équipe de France de basket débute son tournoi olympique, samedi, face à l’Australie. Cette compétition sera la dernière de Tony Parker sous le maillot bleu. L’occasion pour lui de remporter enfin une médaille olympique.
Tony Parker le répète souvent : sa carrière ressemble à un rêve. Quadruple champion NBA (2003, 2005, 2007 et 2014), champion d’Europe avec l’équipe de France en 2013, vice-champion d’Europe en 2011, médaillé de bronze à l’Euro-2005 et à l’Euro-2015, élu meilleur joueur des finales NBA 2007, sélectionné six fois pour le All-Star Game, champion de France 2016 en tant que président de l’ASVEL.
Son palmarès fait de lui le plus grand basketteur de l’histoire du basket français et l’un des plus grands champions dans l’histoire du sport français. Mais malgré tous ces trophées collectifs et toutes ces distinctions individuelles, il lui reste un dernier objectif à atteindre. Ou plutôt un dernier rêve à réaliser et qui se refuse depuis toujours à lui : remporter une médaille olympique.
Premiers JO en 2012
Le meneur de jeu des San Antonio Spurs a d’ailleurs longtemps attendu avant de participer à ses premiers Jeux olympiques. Lorsque les Bleus d’Antoine Rigaudeau et Laurent Sciarra remportent la médaille d’argent, en 2000, à Sydney, Tony Parker a à peine 18 ans et vient tout juste d’être sacré champion d’Europe avec l’équipe de France… Junior.
Le jeune joueur imagine alors qu’il disputera les JO suivants, en 2004, à Athènes. Mais, sur le fil, la France échoue à se qualifier. Première désillusion olympique. Quatre ans plus tard, rebelote pour les Jeux olympiques de Pékin. Alors que Tony Parker ne connaît que des succès en NBA, dans la ligue nord-américaine de basket, son parcours sous le maillot bleu ressemble de plus en plus à un chemin de croix.
Puis vient la délivrance en 2011. En se qualifiant pour la finale du championnat d’Europe, les Bleus obtiennent, par la même occasion, leur billet pour les Jeux olympiques de Londres qui ont lieu l’année suivante. Submergé par l’émotion après la demi-finale victorieuse, Tony Parker reste de longs instants en pleurs, à genoux sur le parquet.
"Ça fait onze ans que je travaille pour ça et c’est dur d’expliquer ce que je ressens, déclare-t-il après la rencontre. On a eu tellement de galères, tellement de déceptions. Et là petit à petit, on arrive à bien progresser, à jouer comme une grande équipe. J’ai toujours cru en moi et en l’équipe de France. Je suis fier d’être Français, je suis fier de cette équipe et je suis fier d’être en équipe de France. Il y a des étés, c’était dur, mais je n’ai jamais lâché l’affaire et cet été on est enfin récompensés."
"Mon dernier tournoi avec les Bleus, et j’ai envie de finir sur une bonne note"
Son rêve olympique enfin réalisé, à 30 ans, Tony Parker profite pleinement des JO-2012. Émerveillé durant la cérémonie d’ouverture, heureux de faire enfin partie de la famille olympique française, on le voit, à Londres, assister à de nombreuses compétitions pour encourager les autres sportifs français. Sur le terrain, en revanche, l’équipe de France de basket, après une bonne phase de poule soldée par quatre victoires et une défaite, est éliminée en quart de finale par l’Espagne, son éternel rival. Particulièrement "frustré" à l’issue du match, Parker se projette malgré tout vers l’avenir et se dit "motivé pour repartir sur un cycle de quatre ans" qui doit le mener jusqu’au Brésil.
Qualifié début juillet avec les Bleus pour les JO-2016, Tony Parker a annoncé depuis longtemps que la campagne de Rio serait sa dernière sous le maillot bleu. À 34 ans, parviendra-t-il enfin à remporter cette médaille olympique après laquelle il court depuis quinze ans ?
Pour ce faire, les Bleus devront jouer avec la même assurance qui leur a permis de devenir champions d’Europe en 2013 et d’aller chercher une médaille de bronze lors de la Coupe du monde 2014 et une médaille de bronze lors de l’Euro-2015. Ils devront surtout parvenir à se sortir d’un groupe relevé, dans lequel figurent la Serbie, vice-championne du monde, l'Australie, et surtout les États-Unis, emmenés par Kevin Durant et Kyrie Irving, qui seront encore les grands favoris de la compétition.
Comme il y a quatre ans, cependant, lorsqu’il avait été victime d’une blessure à l’œil l’obligeant à porter des lunettes de protection durant le tournoi olympique, la préparation de Tony Parker a une nouvelle fois été perturbée. Mais c’est un heureux événement – la naissance de son deuxième enfant fin juillet – qui l’a cette fois-ci empêché de participer aux matches amicaux de l’équipe de France avant le début des JO.
"C'est difficile car je viens vraiment de débarquer de l'avion mais ça va monter petit à petit", a-t-il dit à propos de son état de forme, mercredi soir à Rio, lors d’une conférence de presse organisée au Club France. "Il y a la cérémonie d'ouverture vendredi, ça va être un moment fort qui devrait nous permettre de nous faire entrer dans le bain, a-t-il poursuivi. Maintenant, on est là en mode commando. C’est mon dernier tournoi avec les Bleus et j’ai envie de finir sur une bonne note."