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La RD Congo lance la révision du fichier électoral avant le scrutin présidentiel

La RDC a débuté, dimanche, l'enregistrement des électeurs pour les scrutins à venir dont la présidentielle, prévue fin 2016. Mais l'opposition redoute que ce recensement, qui ne pourra être achevé qu'en 2017, ne favorise le président Kabila.

La Commission électorale de la République démocratique du Congo (RDC) a lancé, dimanche 31 juillet, dans la province du Nord-Ubangi (à l’extrême nord-ouest du pays), le recensement des électeurs afin de constituer un nouveau fichier électoral pour les scrutins à venir.

"Nous déclarons le lancement de l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs au Nord-Ubangi [...] qui sera ensuite étendue sur l'ensemble du territoire" de la RDC, a déclaré Corneille Naanga, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), lors d'une cérémonie retransmise en direct à la télévision d'État. C'est à 07h04 (06h04 GMT) que la première carte d'électeur a été délivrée symboliquement à un vieux villageois.

Reste que la révision du fichier électoral fait débat. Sera-t-elle finalisée à temps pour la tenue de la présidentielle congolaise, prévue en novembre 2016 ? Presque impossible. Réviser le fichier électoral, hérité de la présidentielle et des législatives de 2011, marquées par des fraudes massives, prend du temps. Il faut y intégrer les millions de Congolais devenus majeur entre-temps. Y renoncer, c’est s’exposer à la colère de la population, argue Corneille Nangaa.

"Le 20 décembre, la maison doit être libre"

Selon lui, à compter des premières opérations d’enregistrement de ce weekend, la refonte du fichier électoral prendra seize mois. Il sera prêt à la mi-2017. Bien après la fin du mandat de Joseph Kabila, le 20 décembre 2016. Bien après le délai constitutionnel. "Le fichier aujourd’hui est le seul argument, malheureusement, qui justifie la non-tenue de l’élection", a expliqué Corneille Nangaa sur RFI.

L’opposition voit donc d’un très mauvais œil ce recensement général qu’elle considère comme un piège favorisant le clan Kabila et lui permettant de se maintenir au pouvoir bien après la fin de son mandat. "Le 20 décembre, la maison doit être libre", avait menacé la semaine dernière l'opposant historique à Kabila, Étienne Tshisekedi.

Pourtant, le maintien de l'actuel président à son poste est "permis" par la Constitution du pays. Selon l’article 70, "[…] À la fin de son mandat, le président de la République [congolais] reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu". En d’autres termes, Joseph Kabila aura le droit de rester au pouvoir en attendant la nomination officielle de son successeur.