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"Nice, l'indécente polémique"

Au menu de cette revue de presse française, lundi 25 juillet, la suite de la polémique sur la sécurité à Nice, le soir de l’attentat qui a coûté la vie à 84 personnes, le 14 juillet, la façon dont l’Allemagne réagit à la multiplication des violences commises sur son sol, une manifestation pour la démocratie en Turquie. Et le sourire de Christopher Froome.

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Cette revue de presse française commence avec la poursuite de la polémique sur la sécurité à Nice, le soir de l’attentat du 14 juillet.

Après les révélations, la semaine dernière, de Libération, qui affirmait qu’aucun agent de la police nationale ne barrait l’accès à la Promenade des Anglais ce soir-là, une policière municipale a accusé dimanche la place Beauvau de l’avoir "harcelée" pour qu’elle change son témoignage sur le dispositif de sécurité le soir du drame – accusations auxquelles Bernard Cazeneuve a répondu en dénonçant une "manipulation politique", d’après le Figaro. Le quotidien rapporte que le ministre de l’Intérieur porte plainte contre cette policière pour "diffamation".

"De 'bon élève' du gouvernement, l' avocat de 53 ans est devenu la cible préférée de l’opposition", commente le Parisien. Le ministre de l'Intérieur martèle n’avoir commis aucune faute et qu’il ne démissionnera pas. Selon son entourage, on en serait "persuadé" : "l’affaire" ressemble à un "coup orchestré", une "boule puante", signée Christian Estrosi, l’ex-maire de Nice, et figure du parti Les Républicains. "Coup orchestré" ou pas, l’Humanité s’insurge contre un "bras de fer indigne" des circonstances, évoquant un "indécent feuilleton qui accompagne le deuil des familles" des 84 victimes, qui ont perdu la vie dans l’attentat, tandis que Slate s’interroge sur le sens de cette polémique, expliquant que le fait de "se disputer autour (de Cazeneuve), c’est se raconter une histoire et se faire croire que l’on peut encore [faire] quelque chose" contre ce qui est arrivé. "Si Bernard Cazeneuve s’en allait, emportant un peu plus de la gauche avec lui, la France ne serait ni plus ni moins exposée à l’aléatoire des brutes djihadistes", assure le site. "Rien ne se passe décidément comme ailleurs à Nice", écrit l’Opinion, qui revient sur les difficultés de l’Élysée à organiser un hommage national à ses victimes, dans ce "contexte politique difficile". D’après le quotidien, "l’exécutif marche sur des œufs dans le département le plus sarkozyste de France, où le Front national fait jeu égal avec la gauche".

En Allemagne, la violence de ces derniers jours n’a en revanche pas suscité, du moins pour le moment, de polémique. L’explosion qui a tué le réfugié syrien qui l’a provoquée et fait douze blessés, dimanche soir, dans un restaurant d’Ansbach, en Bavière – explosion survenue quelques heures après qu’un demandeur d’asile syrien a attaqué des passants en pleine rue à Stuttgart, tuant une femme enceinte et blessant au moins deux autres personnes – ces deux événements vont-ils mettre un terme à la "retenue" de la classe politique allemande saluée par La Croix ? Le journal évoque le "sang-froid" des Allemands, dont 85 % disaient s’attendre à "d’autres affaires violentes de la part de personnes isolées", après l’attaque à la hache dans un train, mais avant celle de Munich, la semaine dernière. L’absence de polémique ne signifie pas qu’il n’y a pas de réactions, certains politiques plaidant pour un durcissement des ventes d’armes, d’après Les Échos, qui rapportent qu’à quelques semaines d’élections test dans plusieurs Länder sur fond de montée du parti populiste AfD, l’attentat de Munich a relancé le débat sur la sécurité.

En Turquie, enfin, près de 100 000 personnes se sont rassemblées hier, place Taksim, à Istanbul, dix jours après le putsch raté contre le président Erdogan. "Ni diktat, ni dictature : la démocratie", ont scandé les manifestants, d’après l’Humanité, qui précise que le président turc a autorisé ce rassemblement du CHP, deuxième parti du pays derrière l’AKP, et principal parti d’opposition. Le CHP, qui se veut l’héritier de Mustapha Kemal, le fondateur de la République turque, a soutenu le président Erdogan lors de la tentative de coup d’État, mais met à présent en garde Ankara contre la tentation de gouverner "par la colère et la vengeance". Selon Amnesty International, la répression qui a suivi le putsch manqué, aurait été marquée par des cas de torture de détenus dans des centres de détention – accusations relayées par le Monde.

Je ne vous laisse évidemment pas filer là-dessus - un sourire, plutôt, pour terminer, celui de Christopher Froome, qui vient de remporter le Tour de France. D’après l’Équipe, le cycliste a rejoint Greg LeMond, Louison Bobet et Philippe Thys au palmarès des coureurs ayant remporté trois fois le Tour de France - trois victoires, bref, un "règne". 

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