La Première ministre britannique Theresa May effectue ses premiers déplacements à l’étranger mercredi et jeudi afin de dresser un premier calendrier du Brexit. Elle a d'ores et déjà annoncé que son pays renonçait à la présidence de l'UE.
Juste avant sa visite à Berlin et Paris, Theresa May, la Première ministre britannique, a informé le président du Conseil européen Donald Tusk que le Royaume-Uni renonçait à assurer la présidence tournante du Conseil de l'UE de juillet à décembre 2017, Brexit oblige. Le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) est justement au cœur du déplacement en Allemagne et en France de la cheffe du gouvernement britannique, mercredi 20 juillet, où elle doit rencontrer la chancelière Angela Merkel puis François Hollande à partir de 18 h 30.
Au menu des discussions figureront "la lutte contre le terrorisme et les questions de sécurité extérieure, la mise en œuvre du Brexit et l'importance de la relation bilatérale", a précisé la présidence française.
Theresa May va, selon ses services, "tenter d'établir des relations de travail solides" avec deux de ses plus importants partenaires européens et expliquer pourquoi son gouvernement "a besoin de temps" avant d'ouvrir les négociations du divorce avec l'Union européenne.
Pour le professeur Iain Begg, de l'Institut européen de la London School of Economics "ses premières étapes sont les deux capitales les plus importantes d'Europe où elle va dire clairement ce qu'elle veut, ce qu'elle défend, le calendrier qu'elle a en tête pour le Brexit et comment elle compte procéder".
Theresa May se livre à "un subtil exercice d'équilibriste"
Si la chancelière a tout d'abord demandé une clarification "rapide" des intentions britanniques post-Brexit, elle est ensuite apparue plus disposée que d'autres, et notamment François Hollande, à donner du temps à la nouvelle Première ministre pour préciser ses plans.
Une souplesse dictée par les intérêts économiques allemands : le Royaume-Uni absorbe en effet 8 % des exportations allemandes et accueille de nombreuses usines de groupes allemands.
"Pour Merkel, il va clairement y avoir une période pendant laquelle elle va tenter de cerner qui est son homologue, avec la spécificité de leurs histoires : toutes deux filles de pasteur avec des maris discrets, sans enfants et amatrices de marche dans les Alpes", a estimé Iain Begg.
Du côté du président français, la priorité a été mise sur l'organisation "le plus rapidement possible" des négociations de sortie de l'UE du Royaume-Uni.
Pour Nina Schick, directrice de la communication du cercle de réflexion Open Europe, "Paris et Berlin sont assez divisés sur ce que doit être l'avenir de l'UE".
Si Angela Merkel peut temporiser pendant un temps, "la bonne volonté politique sera perdue si le Royaume-Uni tarde trop à activer l'article 50 du Traité de Lisbonne", a-t-elle dit à l'AFP. "C'est un subtile exercice d'équilibriste que Theresa May doit réussir".
Avec AFP