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Au menu de cette revue de presse française, lundi 18 juillet, le recueillement et l'hommage aux victimes de l'attentat du 14 juillet à Nice, la nature durable et diffuse de la menace terroriste en France et l’empoignade politique qu’elle provoque, à moins d'un an de la présidentielle. Et le coup d’État avorté en Turquie.

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À la une de cette revue de presse française, ce matin, l’hommage aux victimes de Nice, trois jours après l’attentat qui a coûté la vie à 84 personnes.
Au-delà de la ville de Nice, c’est tout le pays qui va communier aujourd’hui, lors de la minute de silence prévue à midi. "Le temps du recueillement", titre "Le Parisien", qui demande aux Français de "préserver soigneusement" leur unité. "Contre la haine, (il y a) l’urgence du vivre-ensemble", rappelle 'L'Humanité", en mettant en garde contre la tentation de "baisser pavillon sur les valeurs universelles de liberté, d’égalité et de fraternité, justement fêtées (le) soir du 14 juillet par les victimes de l’attentat". Il faut "refuser les polémiques et les discours de haine", écrit "La Croix", qui juge que la réponse de la société française "doit puiser sa force dans le registre de l'humain, de la morale. L'amitié, pour consoler, la fraternité, pour repousser la peur et refuser la détestation de l’autre, le sang-froid pour s’extraire des fausses querelles, (et) la parole, enfin, pour apaiser, rassurer".
La société française est désormais confrontée à une menace terroriste durable, avec laquelle il va falloir "apprendre à vivre", préviennent "Les Échos", en évoquant "l e déplacement de la campagne de terreur" menée par le groupe État islamique en Irak et en Syrie. L’organisation, qui a revendiqué l’attentat de Nice, est de plus en plus contrainte sur son territoire, ses revenus s’amenuisent, et ce recul au Proche-Orient expliquerait que le groupe cherche à s’exporter de plus en plus hors du "califat", selon "Les Échos". Mais qui sont ses "soldats", ou susceptibles de le devenir ? Le tueur de Nice, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, 31 ans, "adoubé" par l’organisation, présente un visage déroutant, selon "Libération", qui raconte un personnage "brutal, insaisissable et éloigné de la religion". "Tueur de masse psychotique, soldat du califat dissimulé, suicidaire narcissique, un peu tout en même temps ?", s’interroge "Libé", tandis que "Le Parisien" évoque "le sidérant profil" de l’assassin, dont les "nombreuses conquêtes féminines, mais aussi masculines" auraient été identifiées dans son portable, tout comme sa fascination pour les "scènes de propagande, de violences et de décapitation". On ignore ses liens précis, réels, avec l’organisation, mais selon le spécialiste Gilles Kepel dans "Le Figaro", là n’est plus vraiment la question, dans la mesure où le groupe État islamique serait parvenu à "imbiber les esprits", et n’aurait plus besoin de commanditer des attentats.
La nature durable et diffuse de cette menace explique sans doute que les Français réclament "plus de fermeté", d’après "Le Figaro". Un sondage commandé par le journal indique que 67 % des personnes interrogées disent ne pas faire confiance à l’exécutif pour lutter contre le terrorisme, et que la très grande majorité d’entre elles serait favorable à des mesures d’une "extrême fermeté", 81 % se disant notamment prêtes à accepter davantage de contrôles et une certaine limitation de leur liberté. "Après l’attentat de Nice, le pays ne fait plus bloc derrière le pouvoir", constate "L'Opinion". Le journal, qui titre "Le doute s'installe", ajoute que la droite accuse même l'exécutif "d’insuffisance" face au terrorisme.
"Le Monde" évoque la "surenchère" à laquelle se livrent Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, en lice pour la primaire du parti Les Républicains. Alain Juppé a choisi de muscler ses attaques en dénonçant le "fatalisme" supposé du gouvernement, Nicolas Sarkozy a accusé François Hollande d’avoir "la main qui tremble", selon "Le Parisien", qui rapporte que l’ex-président a affirmé hier soir que "tout ce qui aurait dû être fait depuis 18 mois ne l’a pas été". Dix-huit mois après "Charlie Hebdo", l’unité nationale, c’est fini, et "les réactions politiques à l’attentat de Nice sont un désastre national", regrette Slate, qui attribue ce manque de cohésion à la perspective de la présidentielle.
Un mot pour terminer, du coup d’État avorté de ce week-end en Turquie, sur lequel on revient plus longuement dans la revue de presse internationale. "Libération" raconte les sentiments mélangés des Stambouliotes, soulagés par l’échec du putsch, mais inquiets de la répression sanglante menée par un Recep Tayyip Erdogan "de plus en plus autoritaire" : "la purge sera plus violente que jamais", prédit l’un d’entre eux. D’après "Le Monde", Erdogan a évoqué hier le possible rétablissement de la peine de mort en Turquie, où près de 6 000 personnes ont été placées en garde à vue, selon le ministère de la Justice, lui aussi touché par les purges en cours, puisque les autorités judiciaires ont annoncé samedi que 2745 juges allaient être démis de leurs fonctions. Environ 3 000 soldats auraient également été arrêtés.
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