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Réunis à Varsovie, les 28 membres de l'OTAN entendent réaffirmer leur cohésion face au Brexit mais aussi renforcer le flanc oriental de l'organisation, du côté des pays baltes, inquiets pour leur sécurité depuis l'annexion de la Crimée par la Russie.

Afficher l'unité et affermir sa défense en Europe orientale. C'est le but du sommet de l'Otan, dont les représentants des 28 pays membres sont réunis vendredi 8 juillet à Varsovie, pour renforcer le flanc oriental de l'Alliance, face aux craintes suscitées par la Russie, et réaffirmer leur cohésion en dépit du Brexit.

Le maintien d'une relation étroite entre l'UE, potentiellement affaiblie par la sortie du Royaume-Uni, et l'Otan, devrait être réaffirmé à l'issue d'une rencontre, avant le début du sommet, entre le président Barack Obama, le président du Conseil européen Donald Tusk et celui de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Du côté français, les effets du Brexit sont jugés de manière nuancée. Certes, la France et le Royaume-Uni incarnaient ensemble la très grande majorité de la capacité militaire de l'UE, reconnaît un diplomate français. Avec le Brexit, l'UE en perdra une partie, mais Londres constituait aussi un frein au développement de la défense européenne. Ainsi, selon le même responsable, "d'un côté l'UE perd une partie de son moteur, mais de l'autre elle perd une partie de son frein".

Quatre bataillons déployés en Pologne et dans les pays baltes

Pour les hôtes polonais du sommet, comme pour leurs voisins baltes, inquiets pour leur sécurité depuis l'annexion de la Crimée par la Russie et l'offensive séparatiste pro-russe en Ukraine, la décision attendue la plus importante concerne le déploiement de quatre bataillons multinationaux, de 600 à 1 000 soldats chacun, en Estonie, Lettonie, Lituanie et Pologne.

"L'idée, c'est de dire aux Russes : 'qu'il ne vous passe pas par la tête qu'un coup de force rapide dans les pays baltes peut marcher'", explique un expert français, Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique à Paris.

Certes, les quatre bataillons ne pèseraient pas lourd face aux divisions russes. Le général américain Ben Hodges a reconnu que celles-ci mettraient moins de trois jours à atteindre Tallinn ou Riga. Mais la présence des soldats occidentaux n'en sera pas moins rassurante.

Le président russe Vladimir Poutine, qui avait accusé fin juin l'Otan de vouloir entraîner son pays dans une course "frénétique" aux armements, a de son côté fait un geste d'apaisement à l'égard des pays baltes en se disant favorable à l'arrêt des vols militaires sans transpondeur au-dessus de la mer Baltique. Ces vols à proximité ou dans l'espace aérien estonien ou letton sont considérés comme une intimidation.

Avec AFP

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