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Attentat d'Istanbul : nouveaux indices sur l'identité des kamikazes

Alors que 24 personnes ont été arrêtées à Istanbul, jeudi et vendredi, dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de l'aéroport Ataturk, les autorités ont affirmé que les kamikazes étaient un Russe, un Ouzbek et un Kirghiz.

Les trois kamikazes de l'aéroport d'Istanbul, saisis par des caméras de surveillance, auraient pu faire un carnage encore plus important : ils avaient prévu de prendre en otage des dizaines de voyageurs avant d'actionner leurs explosifs, a rapporté, vendredi 1er juillet, un quotidien turc.

Trois jours après le triple attentat suicide qui a fait 44 morts à l'aéroport international d'Atatürk, l'attaque – la quatrième et la plus meurtrière en Turquie depuis le début de l'année – n’avait toujours pas été revendiquée mais les responsables du pays ont pointé l’organisation de l’État islamique (EI).

"Ils disent qu'ils font ça au nom de l'islam, mais ça n'a rien à voir avec l'islam", a lancé vendredi le président turc Recep Tayyip Erdogan. "Leur place est en enfer".

Des images extraites des caméras de surveillance de l'aéroport montrent trois hommes portant des vestes de couleur sombre. Sur l'une des captures d'écran, on peut apercevoir un policier en civil qui demande à l'un des assaillants ses papiers d'identité, puis il est agenouillé et menacé par une arme à feu.

Selon le quotidien Sabah, proche du gouvernement, le bilan du carnage aurait pu être encore plus élevé si les assaillants n'avaient pas été interceptés car ils voulaient à l'origine prendre des dizaines de passagers en otage pour se faire sauter avec eux.

24 personnes arrêtées à Istanbul en deux jours

Vendredi, des diplomates d'une douzaine de pays, vêtus de noir, ont rendu hommage aux victimes de l'attentat à l'aéroport Atatürk.

"Le terrorisme frappe aussi ici, dans un pays majoritairement musulman", a déclaré à l'AFP Henri Vantieghem, consul général de Belgique, autre pays frappé par le terrorisme. "Tout ce qui touche la Turquie touche les pays européens", a-t-il ajouté.

Dans le cadre de l'enquête, la police a arrêté 24 personnes à Istanbul (13 jeudi et 11 vendredi), dont 15 étrangers, selon des sources de sécurité citées par l'agence de presse progouvernementale Anadolu. Neuf autres personnes ont été arrêtées dans la province occidentale d'Izmir mais leur lien avec l'attentat n'a pas pu être confirmé.

Les autorités ont affirmé que les kamikazes étaient un Russe, un Ouzbek et un Kirghiz tandis que l'agence Anadolu, elle, avançait les noms de Rakim Bulgarov et Vadim Osmanov, sans préciser leur nationalité.

Les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale font partie des plus importants fournisseurs de jihadistes en Syrie et en Irak. Près de 7 000 ressortissants de Russie et des ex-républiques soviétiques, dont celles d'Asie centrale, combattent au sein de l'EI, a affirmé le président russe Vladimir Poutine.

"La police est venue me voir après les attaques... J'ai habité au-dessus de bombes"

Des médias turcs ont identifié un Tchétchène du nom d'Akhmed Tchataïev comme le cerveau de l'attentat de l'aéroport. Il serait le chef de l'EI à Istanbul et aurait également organisé les attaques près de Taksim (en mars) et Sultanahmet (janvier), au cœur d'Istanbul, selon le quotidien Hürriyet.

Pour Michael McCaul, président de la Commission de la Sécurité intérieure à la Chambre des représentants américaine, Chataïev est "probablement l'ennemi numéro un dans la région russe du Caucase du Nord. (...) Il a effectué plusieurs voyages en Syrie et est devenu l'un des hauts commandants du ministère de la Guerre de l'EI", a-t-il dit à la chaîne CNN.

Selon Hürriyet, les trois assaillants avaient loué un appartement dans le quartier stambouliote de Fatih, densément peuplé de Syriens, Palestiniens, Libanais et Jordaniens, payant une avance de 24 000 livres turques (7 500 euros) pour un an.

Une voisine du dessus, qui ne les a jamais vus, raconte s'être plainte auprès des autorités d'odeurs chimiques se dégageant de l'appartement après minuit. "La police est venue me voir après les attaques... J'ai habité au-dessus de bombes", dit-elle.

Un ordinateur a été retrouvé dans une poubelle près de cet appartement, mais il aurait été endommagé, a rapporté Anadolu.

Avec AFP