La Cour suprême américaine a offert une victoire importante, lundi, aux défenseurs de l'avortement, en jugeant illégale une loi texane de 2013 qui limite de fait le droit à l'avortement en imposant des règles strictes aux centres pratiquant les IVG.
Les juges de la Cour suprême des États-Unis ont rendu, lundi 27 juin, une décision majeure réaffirmant avec force le droit des femmes à se faire avorter, après qu'un nombre croissant d'États américains ont pris des mesures restreignant l'interruption volontaire de grossesse.
La décision, obtenue à la majorité de cinq juges contre trois, représente une victoire emblématique pour les militants de l'IVG, sur une question extrêmement chargée politiquement, en pleine année électorale.
En l'espèce, la haute cour a jugé illégale une loi de 2013 au Texas qui impose aux cliniques pratiquant des avortements de posséder un plateau chirurgical digne d'un milieu hospitalier. La loi oblige par ailleurs les médecins avorteurs à disposer d'un droit d'admission de leurs patientes dans un hôpital local.
Les rédacteurs de ce texte le justifient au nom de la santé des femmes, affirmant œuvrer à minimiser pour elles les risques sanitaires.
Fermeture de dizaines de centres d'IVG au Texas en deux ans
Mais pour les défenseurs de l'IVG, il s'agit d'un faux prétexte, le véritable objectif poursuivi par les législateurs républicains locaux s'inscrivant dans quatre décennies d'assauts répétés contre "Roe v. Wade", du nom de la décision historique de la Cour suprême qui a légalisé l'avortement en 1973 aux États-Unis.
De fait, ces règles draconiennes ont forcé la fermeture en deux ans de dizaines de centres d'IVG au Texas.
La décision rendue lundi par la Cour suprême dépasse très largement les frontières texanes car se faire avorter aux États-Unis est, dans les faits, de plus en plus compliqué pour des millions de femmes.
Les quatre juges progressistes de la haute cour ont logiquement voté contre la loi texane, rejoint par le juge conservateur modéré Anthony Kennedy.
La Cour suprême siège à huit juges au lieu de neuf depuis le décès en février du magistrat conservateur Antonin Scalia.
Avec AFP