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Ce que le Brexit va changer pour les voyageurs européens

Lorsque le Royaume-Uni aura effectivement quitté le giron européen, d’ici deux ou trois ans, les habitués des week-end à Londres devront se préparer à une succession de petits changements qui pourraient bouleverser leur séjour.

Pour les Européens qui passent souvent un week-end à Londres, rien ne change mais tout va changer. C’est, en résumé, la situation au lendemain de la victoire historique du “Leave” au Royaume-Uni lors du référendum sur la sortie de l’Union européenne.

En application de l’article 50 du traité de Lisbonne, le pays continue à être membre de l’UE jusqu’à sa sortie officielle, qui doit intervenir au plus tard dans trois ans. D’ici là, tout l’arsenal des règles sur la libre-circulation des personnes continue à s’appliquer.

Ensuite, c’est le grand flou juridique. Les grands voyageurs amoureux de Big Ben et des pubs britanniques doivent se préparer à des changements auxquels ils n’ont peut-être pas (encore) pensé.

Le retour du visa ? Papiers, s’il vous plaît. Jusqu’à présent, il suffisait aux touristes de l’UE de présenter une carte d’identité pour fouler le sol britannique. Mais une fois que la Grande-Bretagne ne fera plus partie de la famille de l’Union, l’accès au territoire outre-Channel devra être repensé.

En l’absence de tout accord particulier sur la libre-circulation des personnes, il faudra alors se plier à l’obligation d’obtenir un visa de tourisme. Mais c’est peu probable, car cette question devrait être tout en haut de l’agenda des négociations sur le futur. Si le Royaume-Uni décide simplement de rejoindre l’Espace Économique Européen (EEE), un Européen pourra toujours visiter le pays avec une simple carte d’identité. À défaut, Londres pourrait aussi négocier des traités bilateraux au cas par cas avec les différents pays de l’UE, un peu sur le modèle des États-Unis, qui ont prévu des dispenses de visas pour toute une série d’États, dont la France.

Le retour des duty-free ? “Si je pouvais faire un rêve, la meilleure chose qui puisse nous arriver serait la remise en service du duty-free”, avait assuré Jean-Jacques Gounon, le PDG d’Eurotunnel en novembre 2015.

L’hypothèse d’un retour des zones détaxées, petits paradis pour dépensiers compulsifs à bord de l’Eurostar et dans les aéroports où la TVA ne s’applique pas, est loin d’être farfelue. Le Royaume-Uni post-Brexit ne serait plus soumis à la directive appliquée en 1999, qui a mis un terme aux duty-free dans l’espace communautaire.

Mais la Tax Free World Association (TFWA), principale association des professionnels du duty free, estime que Bruxelles et Londres souhaiteront éviter que ne se développe un “tourisme d’opportunisme” fait de voyageurs qui traverseraient la frontière uniquement pour se réapprovisionner en cigarettes ou alcool à moindre prix.

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Ce que le Brexit va changer pour les voyageurs européens

Les frais d’itinérance à plein régime. L’Union européenne a fait de gros efforts pour réduire la facture mobile lorsqu’on se déplace au sein de l’UE. Les opérateurs ne peuvent plus, depuis avril 2016, surtaxer à tout va les appels depuis un pays membre vers un autre. En juin 2017, ces fameux frais d’itinérance devront même avoir disparu totalement. Une reglementation qui - Brexit oblige - ne s’appliquera pas aux coups de fils passés depuis le Royaume-Uni lorsqu’il aura effectivement quitté l’UE.

Des soins mal assurés. Jusqu’à présent, en cas de petits bobos à Londres, il suffisait d’être muni d’une carte européenne d’assurance maladie pour être couvert. Avec la sortie désormais en préparation du Royaume-Uni de l’UE, cette sécurité risque de disparaître. Il ne sera donc plus possible, sauf accord contraire, de présenter ce précieux document à l’hôpital pour n’avoir rien à payer si les soins sont entièrement remboursés par la sécurité sociale française. Mieux vaut donc se faire une entorse au Royaume-Uni avant que Londres ne dise au reste de l’Europe “Hello, goodbye”.

Tags: Brexit, Tourisme,