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L'épreuve de force continue autour de la Loi travail. Alors que l'Euro de football doit débuter dans deux semaines, des mouvements de grève sont attendus cette semaine dans le secteur des transports, comme à la SNCF ou la RATP.

Après les carburants, le secteur des transports s'apprête à vivre une semaine agitée en France avec des appels à la grève, reconductibles, lancés pour des motifs mêlant revendications internes et opposition à la Loi travail.

La situation s'est améliorée sur le front des carburants, avec le déblocage de la quasi-totalité des dépôts pétroliers, mais des perturbations perdurent. "Il y aura de l'essence" dans les stations-services lundi, a assuré dimanche 29 mai le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.

Six des huit raffineries françaises sont toujours à l'arrêt ou au ralenti. La grève a été reconduite aux terminaux pétroliers de Marseille et du Havre, qui alimentent les aéroports d’Orly et de Roissy en kérosène. Le gouvernement a néanmoins imposé un service minimum.

Le bras de fer se poursuit entre l'exécutif et les syndicats opposés à la Loi travail, CGT en tête. Le président François Hollande et le Premier ministre Manuel Valls entendent aller "jusqu'au bout" du projet de loi et se montrent inflexibles sur l'article 2, qui consacre la primauté de l'accord d'entreprise sur la branche.

Pour la première fois depuis deux mois, le chef du gouvernement a appelé, samedi, le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, qui y a vu un "bon signe". Dimanche soir, il a exigé le retrait de l'article 2 "colonne vertébrale" du texte. "Si le gouvernement dit ‘on suspend la procédure parlementaire, on discute, on améliore’, y'a pas de problème. C'est ce qu'on dit depuis le début", a-t-il affirmé, se défendant d'infléchir sa position. La prochaine étape parlementaire se déroulera au Sénat à partir du 13 juin.

Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, 46 % des Français souhaitent que le gouvernement retire le projet. Mais selon un autre sondage Odoxa-Le Parisen, 53 % des Français ne soutiennent pas le mouvement actuel.

SNCF, RATP, aéroports…

Les opposants au texte ne baissent pas les bras, l'intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, Fidl, UNL) ayant appelé "à amplifier les mobilisations", avant la journée nationale d'action le 14 juin. D'ici là, la mobilisation va se concentrer dans les transports.

À la SNCF, où de délicates négociations sur le temps de travail des cheminots entrent dans leur phase finale, les quatre syndicats représentatifs (CGT, Unsa, SUD Rail, CFDT) ont déposé des préavis de grève reconductibles à partir de mardi soir. Aux motifs internes, la CGT-Cheminots, premier syndicat, et SUD-Rail ont ajouté l'opposition à la Loi travail.

Les syndicats espèrent peser sur les négociations qui doivent se poursuivre jusqu'au 6 juin, à quelques jours du coup d'envoi, le 10, de l'Euro de football, dont la SNCF est le transporteur officiel.

"On ne va pas empêcher les gens d'aller voir les matches de foot mais il faut que le gouvernement aussi veuille discuter. Tout est entre les mains du gouvernement", a lancé Philippe Martinez. L'Unsa, deuxième syndicat à la SNCF, juge pour l'heure les propositions de la direction "insuffisantes", et maintient en l'état son préavis. Comme la CFDT, elle prendra sa décision lundi.

Pour la SNCF, cette menace de grève vient s'ajouter à une fin de semaine difficile, avec deux pannes successives qui ont bloqué des milliers de passagers vendredi et dimanche.

Pour les Franciliens, des difficultés sont aussi à prévoir à partir de jeudi à la RATP, avec un appel à la grève "illimitée" de la CGT. Le premier syndicat de la régie demande la réouverture des négociations salariales annuelles et le retrait du projet de Loi travail dit "El Khomri".

SUD-RATP, troisième force syndicale, a déjà appelé à une grève illimitée à compter du lancement de l'Euro "contre la Loi travail" et "la remise en cause du statut RATP".

Le trafic aérien pourrait aussi connaître des perturbations, en raison d'une grève à l'Aviation civile (DGAC) prévue du 3 au 5 juin, pour des revendications internes. Enfin, dans les ports et docks, la CGT appelle à un arrêt de travail de 24 heures jeudi contre la loi El Khomri.

Avec AFP