Mexico a donné son feu vert, vendredi, à l'extradition de Joaquin Guzman, connu sous le nom d'"El Chapo", vers les États-Unis. Le baron de la drogue avait réalisé une évasion spectaculaire l'été dernier avant d'être repris en janvier.
"El Chapo" pourra être jugé aux États-Unis. L'extradition du baron de la drogue mexicain a été validée, vendredi 20 mai, par les autorités de son pays, qui ont longtemps été hostiles à cette idée. Joaquin Guzman, de son vrai nom, avait humilié l'été dernier le gouvernement avec sa spectaculaire évasion, avant d'être arrêté en janvier.
Le puissant chef du cartel de Sinaloa a été informé "des accords par lesquels le gouvernement du Mexique concède son extradition internationale au gouvernement des États-Unis", a annoncé le ministère des Affaires étrangères mexicain dans un communiqué, qui souligne avoir obtenu des autorités américaines la garantie "que la peine de mort ne sera pas appliquée".
"El Chapo", qui est poursuivi au Texas et en Californie notamment pour trafic de drogue et homicide, a d'ores et déjà annoncé qu'il allait faire appel de cette décision par la voix de son avocat, Jose Refugio Rodriguez. "Nous sommes très sereins face à cette décision (...) C'est une situation à laquelle nous nous attendions et nous avons une stratégie très claire" pour la combattre, a-t-il commenté sur la chaîne Milenio.
Procédure accélérée
L'intéressé ayant 30 jours pour déposer son appel, il ne peut être remis à l'ambassade américaine avant l'expiration de ce délai, a précisé l'avocat, qui a déjà lancé deux procédures pour bloquer les demandes d'extradition émises par les États-Unis.
Ce n'est pas la première fois qu'un processus d'extradition est engagé à l'encontre d'un narcotrafiquant sous la présidence de Enrique Peña Nieto. Plusieurs leaders de gangs criminels tels que Edgar Valdez Villareal, alias "La Barbie", ou Alfredo Beltran Leyva, ont été extradés vers les États-Unis en 2014 et 2015.
Le chef d'État mexicain avait toutefois refusé d'extrader "El Chapo" après son arrestation en février 2014, tenant à le juger au Mexique. Mais le baron de la drogue, en s'échappant une nouvelle fois d'une prison de haute sécurité, en juillet 2015, par un tunnel creusé sous la douche de sa cellule, a infligé un sérieux camouflet aux autorités mexicaines et changé la donne.
Après son arrestation à l'issue de six mois de cavale, le président Peña Nieto a demandé à l'avocat général d'accélérer le processus d'extradition d'"El Chapo", diminutif de "chaparro" ("courtaud", en espagnol), allusion à son mètre soixante-quatre. Les autorités "accélèrent le processus d'extradition par nécessité politique après la grande humiliation provoqué par la fuite d''El Chapo'", selon Raul Benitez Manaut, expert en sécurité à l'Université autonome de Mexico (Unam).
Avec AFP