Le président du Conseil italien, dont le pays accueillera le sommet du G8 en juillet, sera reçu ce lundi par Barack Obama pour préparer la réunion. Au cœur d'une série de scandales, il compte aussi sur sa visite pour redorer son blason.
AFP - Silvio Berlusconi sera reçu lundi par le président Barack Obama à la Maison Blanche, une occasion pour le président du Conseil italien de redorer un blason terni par une série de scandales et l'annonce de son divorce.
Le chef du gouvernement italien, qui préside actuellement le G8, a annoncé qu'il "voulait discuter des nouvelles règles économiques et financières mondiales" en vue du sommet du G8 à L'Aquila, dans les Abruzzes, du 8 au 10 juillet.
Mais le fougueux leader italien arrive aux Etats-Unis précédé d'une série de de scandales et après une visite très controversée du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi à Rome qui a n'a pas hésité, dans un discours jeudi dernier, à établir un parallèle entre les Etats-Unis et Al-Qaïda.
"Quelle différence y a-t-il entre l'attaque des Américains en 1986 contre nos maisons et les actions terroristes de ben Laden?", s'était interrogé le colonel devant un parterre de sénateurs.
Le gouvernement italien s'est empressé de se démarquer de cette déclaration mais n'a pu cacher son embarras alors que le tapis rouge avait été déroulé en l'honneur du leader libyen.
Bruno Archi, conseiller diplomatique de Silvio Berlusconi, a estimé que l'incident n'aurait pas de conséquences sur la rencontre à la Maison Blanche. "Rien ne suggère qu'il y ait de l'irritation à Washington", a-t-il affirmé samedi à la presse italienne.
En quelques semaines les nuages se sont amoncelés autour du président du Conseil italien. Il a été accusé d'utilisation abusive d'avions gouvernementaux et a découvert dans la presse que sa femme demandait le divorce refusant de vivre avec un homme qui "fréquente des mineures".
A peu près au même moment l'ex-avocat britannique du "Cavaliere" a été condamné à Milan pour corruption dans une affaire qui éclabousse indirectement le Premier ministre même s'il ne peut être poursuivi.
Enfin la presse italienne et étrangère a fait récemment ses choux gras de photos montrant des hommes et des femmes à moitié nus s'ébattant dans le jardin de la luxueuse villa de M. Berlusconi en Sardaigne.
Le chef du gouvernement qui a décidé de traiter ces scandales par la dérision a affirmé samedi être victime d'une "campagne de destruction" menée par la presse et l'opposition de gauche et vouloir se concentrer sur des questions plus sérieuses.
"Le président (Obama) prévoit de discuter des préparatifs du sommet du G8 qui aura lieu à L'Aquila, en Italie, en juillet et de converser avec le Premier ministre d'une large série de problèmes stratégiques d'intérêt mutuel", a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué.
Outre la préparation du G8 et la situation économique internationale l'entretien portera aussi sur l'Afghanistan, le Liban et l'Iran où l'Italie joue un rôle militaire ou diplomatique important aux côtés des Etats-Unis, ont indiqué des sources de la présidence du Conseil à la presse italienne.
Le récent accord Fiat-Chrysler dans l'automobile et la lutte contre le réchauffement climatique seront aussi au menu des conversations, a-t-on précisé de même source.
La partie italienne s'est employée à dissiper toute idée que Silvio Berlusconi, proche ami de George Bush qu'il avait épaulé durant la guerre en Irak, pourrait ne pas recevoir le même accueil de son successeur.
"Il y a un intérêt réciproque" à la poursuite des bonnes relations italo-américaines ont indiqué ces sources de la présidence du Conseil qui soulignent que M. Berlusconi sera le deuxième leader seulement, après le Le Premier ministre britannique Gordon Brown, a être reçu à la Maison Blanche depuis l'entrée en fonction de Barack Obama.