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Bollywood fait son show à Macao

Les stars du 7e art indien se sont réunies, ce week-end à Macao, dans le sud de la Chine, pour les "Bollywood Oscars". Un show annuel au cours duquel la deuxième industrie cinématographique du monde dévoile toutes ses facettes...


Pendant trois jours, spectacles, premières, défilés de mode et forums d’échange ont animé la 10e édition de l’IIFA (International Indian Film Academy), qui s’est close, ce dimanche à Macao, par une cérémonie de récompenses suivie par 500 millions de téléspectateurs à travers le monde.

 Une histoire d’amour rafle la mise

"Jodhaa Akbar", une épopée historique mettant en scène l’histoire d’amour entre un empereur musulman et une princesse hindoue - interprétée par Aishwarya Rai Bachchan - a triomphé en remportant six récompenses,dont celle du meilleur réalisateur, du meilleur acteur et de la meilleure photo. "Plusieurs personnes ont essayé de me dissuader de tourner ce film jugeant que le sujet était assez délicat, mais aujourd’hui l’accueil qu’il reçoit me conforte dans l’idée que l’Inde a besoin d’une alliance hindou-musulman", explique le réalisateur Ashutosh Gowariker.


L’actrice Priyanka Chopra, sacrée Miss Monde 2000, a été nommée meilleure actrice pour son rôle dans "Fashion", où elle joue un ancien mannequin, tandis qu’une autre ancienne Miss Monde, Aishwarya Rai, recevait le prix de la meilleure actrice de la décennie.





Pour clore cette cérémonie de plus de cinq heures qui, à l’image des films de Bollywood, était entrecoupée de performances musicales et de numéros de danse, l’acteur vedette Anil Kapoor, l'interprète du cynique animateur de télévision dans le multi-oscarisé "Slumdog Millionaire", a dressé un état des lieux du cinéma indien. "C’est un fait établi : l’Inde produit aujourd'hui le plus grand nombre de films dans le monde, a lancé le comédien. Nous, les Indiens, sommes fous de cinéma."

Baisers sur le front et réincarnations 

L’industrie du film en hindi produit près de 800 longs métrages par an, contre un peu plus de 500 aux États-Unis. Ces productions "made in Bombay" font des Indiens le peuple le plus cinéphile du monde. Près de 15 millions de spectateurs se rendent chaque jour dans les salles obscures, d'après Jonathan Torgovnic, auteur de "Il était une fois Bollywood" (éd. Phaidon, 2004). Mêlant danse, musique, décor et costumes traditionnels, Bollywood puise dans le cinéma américain pour mieux le transformer et l’adapter à sa propre culture. Ainsi les remakes des grosses productions hollywoodiennes sont-elles tournées à l’indienne : les baisers sur le front sont préférés aux baisers sur la bouche. Et il n'est pas rare qu'un film se termine par la réincarnation d'un des personnages...

Dans un pays qui compte quelques 3 000 dialectes, la comédie musicale s’est imposée comme une constante des films indiens. Les vedettes - à la fois acteur et danseur - sont adulées par les foules et on trouve leurs photos placardées à travers tout le pays.

 



Malgré la crise, l’industrie des films en hindi semble se porter comme un charme et la victoire récente de "Slumdog Millionaire" va donner encore beaucoup d’eau au moulin du cinéma populaire indien.