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Prix Marc-Vivien Foé : le Marocain Sofiane Boufal sacré joueur africain de l’année en L1

L’édition 2016 du Prix Marc-Vivien Foé RFI - France 24 a livré son verdict. Le Marocain du Lille OSC Sofiane Boufal a remporté le trophée, en devançant assez nettement le Sénégalais Cheikh N’Doye (SCO Angers) et l’Algérien Rachid Ghezzal (OL).

Le milieu de terrain de Lille Sofiane Boufal a remporté, lundi 9 mai, le Prix Marc-Vivien Foé 2016, décerné conjointement par RFI et France 24 au meilleur joueur africain de Ligue 1 de la saison. Boufal, 22 ans, a porté le LOSC tout au long de la saison, permettant au club nordiste de se trouver aux portes de l’Europe, sixième, à une journée de la fin du championnat.

Au classement du Prix Marc-Vivien Foé 2016, il devance assez largement le Sénégalais d’Angers Cheikh N’Doye (189 points contre 108 points), tandis que l’Algérien Rachid Ghezzal, convaincant sous le maillot de l’OL en 2016, complète le podium (81 points). Il succède ainsi au Marseillais André Ayew, récompensé en 2015.

Troisième Marocain auréolé du Prix Marc-Vivien Foé depuis sa création (après Marouane Chamakh en 2009 et Younès Belhanda en 2012), le milieu de poche nordiste s’est illustré par sa technique hors norme, qui l’a conduit à inscrire 11 buts et délivrer cinq passes décisives depuis le début de l’exercice 2015/16. Une saison déjà terminée pour lui, malheureusement, puisqu'il s'est blessé au ménisque il y a dix jours, face à Lorient.

"C’est un honneur pour moi de recevoir ce trophée, c’est une juste récompense pour mon travail sur toute l’année. J’espère que ce n’est que le début", a déclaré le Marocain, en entretien sur RFI.

Une progression fulgurante

Malgré sa vivacité et ses dribbles chaloupés, Sofiane Boufal a été rattrapé de justesse par la formation "à la française", férue de gros gabarits. Son mètre 45 à 17 ans a failli lui coûter une carrière pro avant qu’Angers, malgré son absence dans les sélections départementales chez les jeunes, ne décide de l’intégrer dans son centre de formation. Un choix payant, puisqu’il fut, quelques années plus tard, l’une des révélations du SCO qui allait valider sa remontée en Ligue 1, fin 2015.

Mais Boufal, impatient, était déjà parti. Du haut de son mètre 70 – un pic de croissance tardif – il avait rejoint Lille au mercato hivernal, pour trois millions d’euros environ. Un investissement rapidement rentabilisé par les Dogues, puisque le Marocain a disputé 14 matches pour trois buts inscrits, avant d’exploser en 2015/16.

Un an et onze buts plus tard, le milieu de terrain a attiré les regards de l’Europe. Avec une valeur estimée à 9 millions d’euros selon le site spécialisé Transfermarkt – et plus du double selon son club – le joueur né à Paris attise les convoitises. Même la direction du LOSC ne cache pas qu’il sera difficile de le conserver, comme le confiait Jean-Michel Vandamme, directeur adjoint du club, en février dernier : "L’Inter Milan et la Juventus le suivent, mais ils n’ont pas encore fait d’offres officielles. Il y a eu des contacts avec des intermédiaires en Italie, mais également en Allemagne, en Espagne et en Angleterre."

Lion de l’Atlas

Si la carrière en club de Boufal a pris son envol depuis plusieurs mois, le Franco-Marocain a en revanche peiné à mettre le pied à l’étrier en sélection. Entre les Bleus et les Lions de l’Atlas, son cœur a longtemps balancé, au point même de chavirer parfois. À Angers, déjà, le Maroc avait fait le forcing pour qu’il rejoigne son pays d’origine. L’ancien sélectionneur Badou Zaki, notamment, avait été tout proche de le faire débuter sous le maillot rouge en 2015, avant que le milieu de terrain ne temporise au dernier moment. "Je ne vais pas mentir, les Bleus, c’est un de mes objectifs... Je les mets dans un coin de ma tête et il arrivera ce qui arrivera", avait-il alors déclaré au bi-hebdomadaire France Football.

Puis, quelques mois plus tard, alors que les Bleus détournaient le regard, le Lillois a finalement choisi. Convaincu par le nouveau sélectionneur marocain Hervé Renard – son ancien coach à Lille – Boufal a fait volte-face et opté pour le Maroc, le 13 mars. Un choix matérialisé quelques semaines plus tard : face au Cap-Vert (0-1), les Lions de l’Atlas, avec Boufal à la baguette, est devenu le premier pays à se qualifier sur le terrain pour la phase finale de la CAN-2017. Et Boufal, lui, a réussi son baptême du feu.

"J’ai eu l’honneur de disputer mes premiers matches [avec les Lions de l’Atlas, NDLR] il y a peu. Ca m’a fait énormément plaisir. L’accueil a été incroyable… Il y a eu une telle ferveur que je ne regrette pas mon choix", a reconnu Boufal, sur RFI. Et selon toute vraisemblance, les supporters marocains non plus.

• PRIX MARC VIVIEN FOE 2016 - Résultats du vote

1. Sofiane BOUFAL (Maroc/LOSC Lille) : 189 points
2. Cheikh NDOYE (Sénégal/SCO Angers) : 108 points
3. Rachid GHEZZAL (Algérie/Olympique Lyonnais) : 81 points
4. Vincent ENYEAMA (Nigeria/LOSC Lille): 71 points
5. Serge AURIER (Côte d’Ivoire/Paris Saint Germain) : 61 points
6. Benjamin MOUKANDJO (Cameroun/FC Lorient) : 20 points
7. Moustapha Bayal SALL (Sénégal/AS Saint-Etienne) : 8 points
8. Cheick DIABATE (Mali/Girondins Bordeaux) : 6 points
9. Abdul Majeed WARIS (Ghana/FC Lorient) : 5 points
10. Floyd AYITE (Togo/SC Bastia) : 1 point
11. Ryad BOUDEBOUZ (Algérie/HSC Montpellier) : 0 point

Chaque votant devait choisir trois joueurs dans la liste. Le premier recevait cinq points, le deuxième 3 points, le troisième un point.