Près de trois semaines après que François Hollande a affirmé à tort que l'imam de Brest était inquiété par la justice française, le quotidien breton Le Télégramme révèle qu'une enquête préliminaire a finalement été ouverte.
Une enquête préliminaire a été ouverte à l'encontre de l'imam de Brest Rachid Abou Houdeyfa, peu après que le président François Hollande eut assuré que ce dernier faisait l'objet de poursuites judiciaires, a-t-on appris, mercredi 4 mai, de sources proches du dossier, confirmant une information du Télégramme.
L'enquête en cours, menée sous l'autorité du parquet de Brest, qui s'est refusé mercredi à tout commentaire, a été "ouverte après les propos de François Hollande", a déclaré à l'AFP une source proche du dossier, sans plus de détail. Le Télégramme cite la date du 21 avril.
Le chef de l’État avait affirmé le 14 avril dans l’émission télévisée "Dialogues citoyens" que l'imam de la mosquée Sunna de Brest était "inquiété" et "poursuivi dans une procédure judiciaire", assurant par ailleurs que sa mosquée avait été fermée.
L’activité économique de l’imam ciblée par les enquêteurs
Une perquisition administrative a en effet eu lieu dans cette mosquée de la périphérie de Brest en novembre 2015, quelques jours après les attentats de Paris et Saint-Denis, mais elle n'a toutefois donné lieu à aucune interpellation, et le lieu n'a jamais été fermé.
L'enquête viserait l'activité économique de l'imam, selon le quotidien breton, dans la mesure où ses propos concernant la musique ou le statut de la femme ne tombent pas sous le coup de la loi. Seraient ainsi visés les dons reçus pour financer l'école coranique qui devrait ouvrir dans les semaines à venir sur le site de la mosquée, les revenus de ventes en ligne ou générés par les vidéos postées sur Internet, ou encore l'activité de voyagiste de l'imam. Ce dernier n'était pas joignable dans l'immédiat mercredi après-midi.
Le jeune prédicateur Rachid Abou Houdeyfa est à l'origine de nombreuses vidéos qui ont à plusieurs reprises fait polémique sur les réseaux sociaux en raison des propos intégristes qu'il y tient. Il y a plus d'un an, il avait provoqué de nombreuses réactions après en avoir diffusé une dans laquelle on le voyait expliquer à des enfants que celui qui écoute de la musique risque d'être transformé en porc. Face à l'avalanche de réactions, l'imam avait affirmé que ses propos n'étaient pas à prendre au premier degré.
Avec AFP