La capitale kényane a été touchée par des inondations, vendredi soir, qui ont fait au moins 19 morts, dont la plupart a été causée par l'effondrement d'un immeuble.
Des averses torrentielles ont fait au moins dix-neuf morts à Nairobi, la capitale du Kenya, dont la majorité dans l'effondrement d'un immeuble de six étages, survenu vendredi 29 avril dans la soirée.
"Jusqu'à présent, la mort de 12 personnes a été confirmée" dans l'effrondrement du bâtiment, a annoncé samedi le gouvernement kényan. Un peu plus tôt, le ministre de l'Intérieur Joseph Nkaissery avait fait état de 10 victimes, ajoutant que plus de 120 rescapés avaient été hospitalisés depuis vendredi soir.
"Le chaos le plus total"
Plusieurs dizaines de survivants ont été extraits des décombres jusqu'au petit matin. Un rescapé a ainsi été retrouvé à l'aube, plus de dix heures après la catastrophe. Plus tôt, la porte-parole de la Croix-Rouge, Arnolda Shiundu, avait expliqué les circonstances du drame : un immeuble de six étages s'est écroulé vendredi vers 21 h 30 (18 h 30 GMT) dans le quartier populaire de Huruma, dans le nord-est de la capitale kényane, frappée par des averses extrêmement violentes.
Back side of the collapsed building. #HurumaCollapse pic.twitter.com/CCldqrWEB4
— Kenya Red Cross (@KenyaRedCross) 30 avril 2016Le bâtiment, livré il y a deux ans, avait été construit près d'une rivière et avait été frappé d'un arrêté de démolition, précise le gouvernement, mais cette décision n'avait été ni respectée, ni mise en application par le comté de Nairobi. Le président Kenyatta a ordonné à la police "d'agir immédiatement pour identifier et arrêter les propriétaires de l'immeuble, qui n'ont pas tenu compte des directives de l'Autorité nationale de la construction", a rapporté la présidence dans un communiqué.
"Le propriétaire de l'immeuble, l'architecte et les ingénieurs impliqués dans la construction devront être arrêtés et inculpés. Ils doivent être jugés pour cela", a renchéri le ministre de l'Intérieur.
Des constructions tous azimuts à Nairobi ces dernières années
D'après l'organisation humanitaire, 150 foyers ont été touchés par cet effondrement. "L'immeuble s'est effondré durant les fortes pluies, mais nous devons toujours établir si toutes les réglementations ont été respectées lors de sa construction" il y a deux ans, a prévenu le vice-gouverneur de Nairobi, Jonathan Mueke, en visite sur les lieux samedi matin. Une enquête sera donc menée en ce sens, a-t-il annoncé. Par ailleurs, deux immeubles du voisinage ont été déclarés "dangereux" samedi et leurs occupants évacués.
Mais les inondations ont tué ailleurs à Nairobi : deux personnes sont mortes noyées quand leur véhicule a été emporté par les eaux dans la zone industrielle de la capitale, une autre a péri dans les inondations et quatre ont été tuées par la chute d'un mur qui délimitait une propriété, a précisé le chef de la police Japheth Koome.
Meanwhile floods in North Eastern a truck washed away @asmali77 pic.twitter.com/4uGKC9kQOT
— Kala (@fuwadii) 30 avril 2016Plusieurs bâtiments se sont effondrés ces dernières années à Nairobi et dans d'autres villes du Kenya, en pleine vague d'euphorie immobilière et de constructions tous azimuts. La qualité des matériaux ou la vitesse de construction sont parfois mises en cause. Nairobi, et dans une moindre mesure d'autres villes du Kenya, est depuis quelques années le théâtre d'une frénésie de construction d'immeubles, bureaux ou habitations.
L'essor ces dernières années de la classe moyenne a de fait provoqué une explosion de la demande de logements et des prix de l'immobilier.
Avec AFP