Le fondateur du FN Jean-Marie Le Pen a de nouveau été condamné, mercredi à Paris, pour ses propos sur le "détail de l'Histoire" à 30 000 euros d'amende. Il a également été condamné, à Nice, à 5 000 euros d'amende pour des propos sur les Roms.
Mauvaise semaine pour Jean-Marie Le Pen. Après sa mise en cause dans les "Panama Papers", le fondateur du Front national a été doublement condamné par la justice, mercredi 6 avril, pour contestation de crime contre l’humanité d’une part et provocation à la haine et à la discrimination ethniques d’autre part.
Jean-Marie Le Pen a d’abord été condamné à 30 000 euros d'amende pour avoir de nouveau qualifié, il y a un an, les chambres à gaz de "détail" de l'Histoire de la Seconde Guerre mondiale. Le tribunal correctionnel de Paris l'a déclaré coupable de contestation de crime contre l'humanité et a rejeté l'immunité parlementaire qu'invoquait le cofondateur du parti d'extrême-droite.
Les juges de la 17e chambre ont également ordonné, à titre de peine complémentaire, la publication d'un communiqué judiciaire dans trois journaux.
Déjà condamné à deux reprises, au civil, par la justice française pour ces propos qu'il a tenus pour la première fois en 1987, Jean-Marie Le Pen a en outre été condamné à verser au total 10 001 euros de dommages et intérêts à trois associations qui s'étaient constituées parties civiles.
Le 2 avril 2015, au journaliste Jean-Jacques Bourdin qui lui demandait sur BFMTV-RMC s'il regrettait d'avoir qualifié les chambres à gaz de "détail", Jean-Marie Le Pen avait répondu : "Pas du tout. Ce que j'ai dit correspondait à ma pensée que les chambres à gaz étaient un détail de l'Histoire de la guerre, à moins d'admettre que ce soit la guerre qui soit un détail des chambres à gaz".
"Une présence urticante et disons odorante"
Le journaliste l'avait alors relancé, demandant si "des millions de morts" pouvaient être qualifiés de "point de détail". "C'est pas un million de morts, c'est les chambres à gaz (...) Moi je parle de choses précises. Je n'ai pas parlé de nombre de morts. J'ai parlé d'un système. J'ai dit que c'était un détail de l'Histoire de la guerre", avait insisté l'ancien leader frontiste.
Le tribunal correctionnel de Nice a de son côté condamné, mercredi également, Jean-Marie Le Pen à 5 000 euros d'amende pour "provocation à la haine et à la discrimination ethniques" pour des propos discriminatoires à l'égard des Roms, tenus en 2013. Il a en outre condamné l’ancien président du FN à verser 1 000 euros à chacune des parties civiles représentées par les associations SOS Racisme, Ligue des droits de l'homme et Prales (une association de défense des droits des Roms).
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Les propos reprochés à Jean-Marie Le Pen remontent au 4 juillet 2013 à l'occasion d'une réunion publique à Nice. "Vous avez quelques soucis, paraît-il, avec quelques centaines de Roms qui ont dans la ville une présence urticante et disons odorante. Ceci n'est que le petit morceau de l'iceberg", avait-il déclaré. Avant de poursuivre : "Je vous annonce que dans le courant de l'année 2014, il viendra à Nice 50 000 Roms au moins. Puisqu'à partir du 1er janvier, les 12 millions de Roms qui sont situés en Roumanie, en Bulgarie et en Hongrie auront la possibilité de s'établir dans tous les pays de l'Europe".
Jean-Marie Le Pen avait déjà été condamné à 5 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris en novembre 2013, pour d'autres propos visant les Roms, quand en 2012 il avait mis cette phrase dans leur bouche, devant des militants : "Nous, nous sommes les oiseaux, nous volons naturellement". Le jugement avait été confirmé par la cour d'appel de Paris un an plus tard, puis était devenu définitif le 1er mars 2016 après le rejet de son pourvoi en cassation.
Avec AFP