
La démocrate Hillary Clinton et son rival républicain Donald Trump se sont affrontés devant le puissant lobby juif américain Aipac. Trump n'a pas hésité à affirmer vouloir faire de Jérusalem la capitale d'Israël.
Nouveau coup d'éclat de Donald Trump. Le candidat à la primaire républicaine a fait sensation, lundi 21 mars, lors de son passage avec les autres aspirants candidats à la Maison Blanche à la conférence annuelle de l'Aipac, le très influent groupe de pression juif américain. Voulant donner des gages à la communauté juive et à Israël, l'homme d'affaires n'a pas hésité s'engager s'il est élu, à reconnaître Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu et à transférer l'ambassade américaine de Tel Aviv à la Ville sainte. Des déclarations accueillies par de chaleureux applaudissements de l'assemblée.
Le passage du candidat républicain devant l'Aipac avait été précédé de menaces de manifestations hostiles au magnat de l'immobilier, mais son discours a été plutôt bien accueilli par la salle.
Les États-Unis comptant selon diverses estimations entre cinq et six millions de juifs américains, soit la plus grande communauté juive après celle d'Israël, cet électorat, que l'on dit souvent acquis au camp démocrate, reste déterminant pour tout prétendant à la présidence américaine. Les candidats des deux camps ont tenté de se le rallier.
"Oui, nous avons besoin de constance, pas d'un président qui dit qu'il est neutre le lundi, pro-Israël le mardi, et on ne sait pas quoi d'autre le mercredi parce que tout est négociable. (...) La sécurité d'Israël n'est pas négociable", a attaqué Hillary Clinton devant la conférence annuelle du groupe de pression pro-israélien Aipac.
Trump promet de "démanteler" l'accord sur le nucléaire iranien
Mais Donald Trump a riposté quelques heures plus tard devant le même auditoire de 15 000 personnes : à ses yeux, l'ancienne secrétaire d'État (2009-2013) du président Barack Obama fut une "catastrophe complète" à la tête de la diplomatie américaine.
"Quand je serai président, il en sera fini des jours où l'on traitait Israël comme un citoyen de seconde zone", a promis le tonitruant milliardaire, originaire de New York, où résident de très nombreux juifs américains.
Donald Trump a également juré de "démanteler l'accord catastrophique" scellé en juillet entre les grandes puissances et l'Iran sur le programme nucléaire de Téhéran et a accusé Barack Obama d'avoir "peut-être été la pire chose qui soit jamais arrivée à Israël".
Le président Obama et son ministre des Affaires étrangères John Kerry sont les architectes de l'accord avec Téhéran, qui s'est soldé par une levée des sanctions contre la République islamique. Ce texte, qui s'est traduit de facto par un dégel américano-iranien, a provoqué de vives tensions avec les alliés historiques des États-Unis, Arabie saoudite et Israël en tête.
Hillary Clinton, qui avait contribué en tant que secrétaire d'État à rétablir l'image de son pays au Moyen-Orient après la présidence de George W. Bush, a vanté "des visions différentes du leadership de l'Amérique dans cette région et dans le monde". Elle a accusé M. Trump d'avoir une "politique étrangère potentielle qui insulte nos amis, ne collabore pas avec eux, qui enhardirait nos adversaires sans les vaincre".
Alors que son successeur au département d'État, John Kerry, s'était cassé les dents en 2014 sur un accord de paix israélo-palestinien, Mme Clinton a réaffirmé qu'elle voulait une solution à "deux États" et a promis de "poursuivre des négociations directes".
Avec AFP