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Birmanie : à défaut d'être présidente, Aung San Suu Kyi sera ministre des Affaires étrangères

Le président élu de Birmanie a proposé Aung San Suu Kyi de devenir la cheffe de la diplomatie. Le prix Nobel de la paix a mené son parti à la victoire, mais ne peut devenir présidente en raison d'une clause de la Constitution.

La prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi devrait devenir ministre des Affaires étrangères de la Birmanie, selon une annonce officielle mardi.

La "Dame de Rangoun" a amené son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) à la victoire aux législatives en novembre dernier, mais ne peut devenir présidente elle-même. La Constitution du pays, rédigée par l'ancienne junte, l'en empêche car ses deux fils sont de nationalité britannique, comme son défunt mari.

La liste des futurs ministres établie par le nouveau président élu, Htin Kyaw, a été soumise au Parlement, sans précision de leur poste dans un premier temps. La Dame de Rangoun y est la seule femme.

"Elle sera ministre des Affaires étrangères", a précisé dans la soirée Zaw Myint Maung, porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), suggérant qu'elle aurait un rôle actif dans d'autres ministères et serait de facto aux manettes de tout l'exécutif.

Cette annonce confirme enfin une rumeur qui circulait depuis des jours, donnant l'ancienne dissidente, aujourd'hui âgée de 70 ans dont 15 en résidence surveillée, cheffe de la diplomatie.

"Au-dessus du président"

Avec son parti désormais majoritaire au Parlement, elle va enfin prendre les rênes du pays, succédant à un gouvernement d'anciens militaires ayant assuré la transition post-junte depuis 2011.

Avec l'annonce de ce poste, se précise enfin un peu la façon dont Aung San Suu Kyi envisage de gouverner "au-dessus du président", comme elle l'avait mystérieusement annoncé juste avant la victoire de son parti aux législatives historiques de novembre 2015.

Le choix de la Dame de Rangoun de mener les réformes en tant que ministre, plutôt qu'en restant à la tête de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, est une façon d'asseoir sa légitimité de maître d'œuvre de la politique du gouvernement.

Le tout au sein d'un système dépourvu de Premier ministre, et avec un président qui est un fidèle d'entre les fidèles d'Aung San Suu Kyi.

Avec AFP