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Selon un classement des principales menaces pour l’économie mondiale effectué par un cabinet de prévision britannique, une présidence de Donald Trump serait aussi dangereuse que la montée du terrorisme islamique.

Le terrorisme jihadiste et la possibilité de l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche sont aussi menaçant l’un que l’autre pour l’économie mondiale. Les deux phénomènes ont la même "intensité de dangerosité" dans le classement d’avril 2016 des risques pour l’économie mondiale de l’unité de prévision et d’intelligence économique du magazine britannique The Economist.

L’éventuelle victoire du candidat républicain Donald Trump à l’élection présidentielle américaine de novembre 2016 obtient, aux yeux de ces experts en prévisions économiques, un indice de 12 sur cette échelle du danger qui peut monter jusqu’à 20. Cette "note" vaut au magnat de l’immobilier d’arriver en sixième position, loin derrière le "ralentissement brutal de l’économie chinoise" (indice 20) qui décroche la palme d’or des inquiétudes.

Scénarios économiques catastrophes

Aux yeux des auteurs du classement, les autres événements à craindre (plus encore qu’un triomphe électoral de Donald Trump) sont, dans l’ordre, le retour de la "guerre froide" entre la Russie et les États-Unis à cause des dossiers syrien et ukrainien, une nouvelle crise de la dette, une Europe qui n’arrive pas à rester soudée, et la fin de la zone euro à cause d’un "Grexit".

Autant de développements géopolitiques ou économiques qui sont depuis plusieurs mois le lot habituel des prévisionnistes quand il s’agit d’évoquer les scénarios économiques catastrophes. L’impact économique du terrorisme a aussi été largement étudié depuis les attentats du 11 septembre 2001 sur le sol américain.

L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche n’avait, en revanche, pas encore trouvé sa place dans le top 10 des menaces pour l’économie mondiale. Seules les conséquences potentiellement néfastes de certains points précis de son programme - comme le volet immigration - avaient, certes, déjà été analysées.

Guerre commerciale et poussée du terrorisme

C’est la succession des victoires aux primaires républicaines du candidat milliardaire qui a rendu le scénario d’une présidence Trump plus sérieuse. L’analyse approfondie de ses prises de position fait craindre aux économistes une guerre commerciale entre la Chine, les États-Unis et les pays d’Amérique du Sud ainsi qu’une poussée du terrorisme islamique.

L’homme d’affaires américain a "qualifié à plusieurs reprises la Chine de 'manipulatrice de devises'", soulignent les auteurs de ce rapport. Ils notent également que ses "positions très à droite sur le dossier du Moyen-Orient et du jihadisme - comme l’appel à tuer les familles des terroristes" seraient contre-productives. Enfin, Donald Trump "est opposé au libre-échange notamment avec l’Amérique du Sud et l’Asie" ce qui ne peut que mal finir économiquement, estiment les auteurs de l'étude.

Une évaluation d’une présidence Trump qui pourrait sonner comme un appel à peine déguisé à voter pour Hillary Clinton. La candidate démocrate ne serait cependant pas le seul rempart à une politique jugée économiquement néfaste. Le parti républicain pourrait forcer Donald Trump à mettre de l’eau dans son vin s’il devenait président des États-Unis. Le groupe de travail à l’origine du classement juge que la "hiérarchie républicaine pourrait s’allier aux démocrates au Congrès pour bloquer les mesures les plus radicales proposées par Donald Trump".