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Connu pour avoir fait fortune dans l’immobilier, le milliardaire Donald Trump se vante régulièrement dans les médias de sa réussite professionnelle. Mais le controversé candidat républicain n’a pas remporté que des succès en affaires. Loin de là.
Donald Trump est riche, très riche. Le magazine Forbes a récemment estimé la fortune du conservateur américain à 4 milliards de dollars. Mais si le candidat républicain base sa campagne sur sa réussite personnelle, le self-made man qu’il prétend être n’a pas toujours brillé dans les affaires.
Entré dans la vie active en 1968 dans la société immobilière de son père, l’homme qui entend gérer l’Amérique comme une entreprise a connu de nombreux investissements hasardeux, dont voici quelques exemples probants.
Trump et l’aviation : ça n’a jamais décollé
Il ne reste aujourd’hui de Trump et son bref passage dans l’aviation que quelques nuages de fumée. L’aventure commence pourtant bien en 1988. La société de Trump est déjà solide, le magnat de l’immobilier décide de racheter la compagnie aérienne Eastern Air Shuttle pour 365 millions de dollars. La compagnie low cost, établie depuis 27 ans, propose des vols entre Boston, New York et Washington DC.
Rapidement, Trump apporte sa touche personnelle à la flotte en apposant son nom sur tous les appareils. L’homme d’affaires apporte également des petites modifications pour rendre l’intérieur des avions plus à son goût : placage en bois d’érable, loquet de ceinture de sécurité chromé, dorures dans les toilettes. Des petites touches de luxe auxquelles les clients ne seront pas sensibles. La clientèle, habituée aux prix compétitifs de la compagnie, est vite rebutée par les nouveaux tarifs.
La grève des mécaniciens et la hausse des prix du pétrole après la guerre en Irak en 1990 n’arrangeront rien. La société n’enregistre aucun bénéfice. Pis, Donald Trump fait défaut à ses créanciers qui finissent par lui racheter la compagnie. En 1992, les avions ne décollent plus, la société aéronautique met la clé sous la porte.
Trump et la vodka : la boisson qui fait plouf
Grisé par ses succès dans l’immobilier, Donald Trump se lance en 2006 dans le business juteux de l’alcool en créant sa propre marque de vodka, “Super premium”. L’homme d’affaires affirme que ses cocktails "T&T", ("Trump and Tonic") seront les plus demandés de l’été en Amérique. Arborant crânement le slogan "Success Distilled" ("succès distillé"), la boisson ne recueille pourtant pas le satisfecit des amateurs d’alcools forts. La marque est abandonnée deux ans plus tard, selon le Wall Street Journal, et le produit finit par disparaître de la circulation en 2011.
Mais l’histoire entre Trump et la vodka ne s’arrête pas là. En 2011, une société israélienne est accusée de commercialiser la marque sans l’autorisation de son propriétaire. Ce dernier prend alors des mesures juridiques pour stopper net les ventes de la firme.
Trump et les steaks : l'addition était trop salée
"Trump Steak" est une autre aventure financière que Donald Trump aurait surement préféré oublier. La marque lancée en grande pompe en 2007 prétend alors proposer, selon Trump lui-même, "les meilleurs steaks du monde". La société entend offrir aux amateurs de viande un "petit goût du luxueux train de vie de Donald Trump" dans ses paquets de burgers vendus jusqu’à 999 dollars les 16 pièces de choix.
Mais les viandes Trump, distribuées par un partenaire unique, ne parviennent pas non plus à aiguiser l’appétit des gourmets et ne sont aujourd’hui plus disponibles sur le marché.
En 2013, les steaks Trump refont parler d’eux… mais pour de mauvaises raisons. Le restaurant de Trump dédié à la viande, situé dans l’hôtel international Trump de Las Vegas est contraint de fermer suite à un contrôle sanitaire de routine au cours duquel 51 infractions sont enregistrées.
Trump et ses prêts hypothécaires : la mauvaise idée au moment mauvais
Les incursions en territoire inconnu sont une chose, mais Trump s’est aussi raté dans le secteur d'activité qu’il se vante de maîtriser : l’immobilier. En 2006, malgré les prédictions plutôt alarmistes des économistes, il lance sa société de prêts hypothécaires, "Trump Mortgage LLC". À peine deux ans plus tard, l’entreprise baisse le rideau, rattrapée par la spectaculaire chute du marché immobilier américain dont tout le monde se souvient sous le nom de "crise des subprimes".
Un manque de flair flagrant. Dans une interview accordée à la chaîne CNBC en avril 2006, l’année du lancement, Donald Trump avait pourtant déclaré, confiant : "C’est un moment idéal pour lancer une société de prêts hypothécaires." Et d’ajouter : "Le marché hypothécaire va être très porteur pendant des années à venir." Il n’aurait pas pu se tromper davantage.
Trump et les casinos : la faute à pas de chance ?
Trump a souvent fait remarquer sur Twitter ou dans ses débats avec ses adversaires républicains qu'il n'avait jamais personnellement fait faillite. Si l’affirmation est vraie en ce qui concerne sa fortune personnelle, elle ne l’est pas pour des entreprises portant son nom…
Exemple : en 1991, son casino Taj Mahal, à Atlantic city, entre en cessation de paiement et se voit placer sous la loi américaine de protection des faillites. Inauguré en grande pompe à peine un an plus tôt, l’établissement a en effet accumulé 3 milliards de dettes, en grande partie dûes aux obligations à très fort taux d’intérêt dont Trump s’était servi pour financer sa construction. Afin de solder ses dettes, le milliardaire est contraint de renoncer à la moitié de sa participation dans le casino.
Mais ce n’est pas tout. Peu de temps après, le Taj Mahal intègrera l’entreprise "Trump Entertainment Resorts" qui possède déjà d’autres casinos sur la côte Est, le Trump Plaza et le Trump Marina. La société déposera le bilan… trois fois (en 2004, 2009 et 2014) ! Trump justifiera ces sorties de route financières comme faisant partie des aléas du métier.
"J'ai utilisé les lois de mon pays (à propos de la loi sur les faillites) comme beaucoup d’autres patrons l’ont fait", s’est-il défendu l’année dernière sur Fox news.
Trump et l'université : un diplôme en bois
C’est sans doute l’échec le plus ironique dans la carrière du magnat de l’immobilier : En 2005, il décide de créer "l’université Trump", une école qui aspire à faire de ses étudiants des hommes d’affaires aussi avertis que Donald Trump. Les cours sont facturés jusqu’à 35 000 dollars ! Mais là encore, les ennuis s’accumulent...
En 2010, les autorités américaines exhortent le milliardaire à changer le nom de l’établissement, estimant que l’institution n’avait rien d’une "université". L’école est rebaptisée "The Trump Entrepreneur Institute". En 2013, il est à nouveau dans le collimateur de la justice : Trump est accusé par le procureur de New York Eric Schneiderman d’avoir escroqué 5 000 étudiants avec des cours bidons, dont certains, selon la chaîne ABC, ne seraient que des copiers-collers d’Internet. La justice lui réclame 40 millions de dollars.
Plus récemment, l’affaire de "l'Université Trump" a été utilisée par l'ancien candidat à la présidentielle Mitt Romney pour dézinguer le milliardaire dans la course à l’investiture. "Donald Trump est un faux, une fraude ", a déclaré Mitt Romney. "Ses promesses ne valent pas davantage qu’un diplôme de l'Université Trump."
Traduit de l'anglais par Aude Mazoué et Charlotte Boitiaux