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Législatives en Irlande : le Premier ministre concède la défaite de sa coalition

Les élections législatives irlandaises laissent place à l'incertitude : la coalition gouvernementale a reconnu sa défaite par la voix du Premier ministre, samedi soir. Mais aucune autre solution ne semble pour l'instant s'imposer.

En Irlande, les élections législatives ont mis K.O. les partis au pouvoir Fine Gael et Labour, incapables samedi 27 février de former une majorité absolue nécessaire à leur reconduction. Le Premier ministre Enda Kenny a reconnu sa défaite, laissant entrevoir une période d'incertitude politique.

Si les sondages de sortie des urnes "sont corrects, nous sommes loin d'être en mesure de former un gouvernement", avait déjà reconnu sur la radio publique RTE Tom Curran, le secrétaire général du Fine Gael (centre droit), avant même la publication de l'ensemble des résultats définitifs, qui ne seront vraisemblablement connus que dimanche matin.

Émergence des candidats indépendants et petits partis

Quelque 3,2 millions d'Irlandais lassés des politiques d'austérité ont voté vendredi pour élire 158 députés. Selon deux sondages de sortie des urnes Ipsos Mori/Irish Times et RTE, publiés après la fermeture vendredi à 22 h GMT des bureaux de vote, le Fine Gael du Premier ministre Enda Kenny et le Labour n'obtiendraient qu'entre 55 et 68 sièges de députés, bien loin des 80 nécessaires pour obtenir une majorité absolue. Le Fianna Fail (centre), rival historique du Fine Gael, pourrait en revanche progresser avec 25% des suffrages.

Ces sondages laissent entrevoir un important morcellement du paysage politique irlandais, avec une nette hausse des suffrages en faveur des candidats indépendants, des petits partis (Verts, sociaux-démocrates...) et des mouvements opposés à l'austérité conduite par l'actuel gouvernement. Le parti nationaliste de gauche Sinn Fein de Gerry Adams deviendrait le troisième parti du pays, avec 14,9 % ou 16 % des suffrages, en hausse de cinq ou six points.

Première option, après l'aveu d'échec d'Enda Kenny, la formation d'un gouvernement de "coalition arc-en-ciel" autour du Fine Gael, du Labour, de personnalités indépendantes et de petits partis. Deuxième option, l’organisation de nouvelles élections. Ou, troisième option pour l’instant écartée, la formation d'une coalition historique entre les deux frères ennemis, Fine Gael et Fianna Fail (également centre droit), qui gouvernent alternativement le pays depuis 1932.

Un scénario qui rappelle la situation actuelle en Espagne où les socialistes n'arrivent pas à former un gouvernement, plus de dix semaines après les élections qui ont débouché sur un paysage politique fragmenté.

Avec AFP