Le président américain Barack Obama se rendra avec son épouse les 21 et 22 mars à Cuba. Une visite à la portée historique qui illustre le rapprochement entre les deux anciens pays ennemis, après un demi-siècle de tensions.
La visite fera date dans l'Histoire. Barack Obama doit se rendre à Cuba avec son épouse les 21 et 22 mars, ce qui fera de lui le premier président des États-Unis à fouler le sol de l’île depuis 1928, a fortiori depuis la révolution castriste de 1959.
Après l'annonce du rapprochement entre Washington et La Havane en décembre 2014, les deux pays ont rétabli leurs relations diplomatiques en juillet 2015. Barack Obama a depuis exprimé à plusieurs reprises, sa volonté de se rendre à Cuba, tout en soulignant que cela ne l'intéressait pas de "simplement valider le statu quo".
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"Ce que j'ai dit au gouvernement cubain est : 'Si nous voyons clairement des progrès sur les libertés des Cubains ordinaires, je serai ravi de me rendre sur place pour mettre ces progrès en lumière'", avait-il déclaré en décembre. "Si je me rends sur place, il est clair que je dois être en mesure de parler à tout le monde", avait-il ajouté.
Barack Obama a promis de rencontrer des membres de la société civile lors de sa visite et d'aborder avec les autorités cubaines la question des droits de l'Homme.
"Dictature communiste anti-américaine"
L'annonce de cette visite a suscité de vives réactions dans le camp républicain à l'approche de l'élection présidentielle de novembre. Candidat à la Maison Blanche, Marco Rubio, né à Miami de parents cubains, a souligné qu'il ne se rendrait sur place que si l'île était "libre".
"Il n'y a pas d'élections à Cuba. Il n'y pas de choix à Cuba. [...] Aujourd'hui, un an et deux mois après l'ouverture, le gouvernement cubain est toujours aussi oppressif", a-t-il déclaré sur CNN, qualifiant le régime de La Havane de "dictature communiste anti-américaine".
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Du côté des migrants cubains aux États-Unis - ils sont des centaines de milliers à avoir émigré ces 50 dernières années - l’accueil est partagé. Si les émigrés "politiques" des débuts de la Révolution restent farouchement opposés à tout rapprochement avec La Havane, les immigrés plus récents ont conservé de solides attaches dans l'île et accueilli beaucoup plus favorablement l'annonce d'un dégel.
"Todos somos americanos"
Le 17 décembre 2014, Barack Obama annonçait, à la surprise générale, sa volonté d'entamer "un nouveau chapitre" avec Cuba. "Todos somos americanos" (Nous sommes tous américains), lançait-il lors d'une allocution depuis la Maison Blanche, après s'être entretenu par téléphone avec son homologue cubain Raul Castro.
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À plusieurs reprises depuis, il a appelé à poursuivre la normalisation engagée, demandant au Congrès de lever l'embargo imposé à Cuba par John F. Kennedy en 1962. "Cinquante ans passés à isoler Cuba n'ont pas réussi à promouvoir la démocratie et nous ont fait reculer en Amérique latine", a-t-il lancé à ses adversaires républicains il y a quelques semaines lors de son discours sur l'État de l'Union. "Vous voulez renforcer notre leadership et notre crédibilité sur le continent ? Admettez que la Guerre froide est finie. Levez l'embargo", a-t-il ajouté.
Les liaisons aériennes commerciales régulières entre les États-Unis et Cuba, interrompues depuis plus de 50 ans, vont reprendre prochainement, ont annoncé cette semaine les deux pays. La loi américaine continue cependant d'interdire de voyager à Cuba pour des activités touristiques.
Avec AFP