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La Chine accusée de déployer des missiles en mer de Chine méridionale

Taïwan et les États-Unis accusent Pékin d'avoir installé des missiles sol-air sur Yongxing, une des îles contestées en mer de Chine méridionale de l'archipel des Paracels, revendiqué par la Chine, Taïwan et le Vietnam.

Ce sont d'habitude les îles Senkaku, en mer de Chine orientale, qui font l'objet de tensions entre Pékin et Tokyo. La Chine est cette fois-ci accusée d'avoir déployé une batterie sophistiquée de missiles sol-air sur l'île de Yongxing, dans un secteur de mer de Chine du Sud revendiqué à la fois par Pékin, Taïwan et le Vietnam, ont déclaré, mercredi 17 février, les autorités taïwanaises et américaines. Pékin a démenti ces informations qualifiées par les autorités "d'inventions de certains médias occidentaux".

Le déploiement de ces missiles sur l'île de Yongxing, située dans l'archipel des Paracels, d'abord annoncé par la chaîne américaine Fox News, a été par la suite confirmé par un responsable du Pentagone et le porte-parole du ministère taïwanais de la Défense, le général David Lo. "Les parties concernées devraient travailler ensemble au maintien de la paix et de la stabilité en mer de Chine méridionale et s'abstenir de mesures unilatérales susceptibles d'accroître les tensions", a déclaré l'officiel taïwanais.

L'initiative chinoise a été dévoilée alors même que se concluait en Californie un sommet entre Barack Obama et les dirigeants des dix pays de l'Asean (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) justement consacré à la sécurité maritime dans la région. "Nous avons discuté de la nécessité de mesures concrètes en mer de Chine du Sud pour faire baisser les tensions", a déclaré le président américain, citant notamment l'arrêt de nouvelles revendications, de nouvelles constructions et de la militarisation de certains secteurs. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, qui a démenti ces informations, a invité les chancelleries occidentales à s'intéresser davantage aux phares que la Chine construit dans la région.

Un espace maritime stratégique pour le commerce mondial

Pékin estime que la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale lui appartient et construit des pistes aéronautiques et d'autres infrastructures sur des récifs artificiels pour faire valoir ses revendications, mais les pays riverains réclament également des portions de cet espace maritime stratégique pour le commerce mondial et riche en ressources naturelles.

La politique affichée de son côté par les États-Unis est de veiller à la liberté de navigation dans la région en menant des patrouilles aériennes et maritimes.

Mira Rapp-Hooper, spécialiste de la mer de Chine méridionale au Center for a New American Security, précise toutefois que ce n'est pas la première fois que la Chine installe de tels dispositifs sur l'archipel des Paracels, sous contrôle chinois depuis 1974. "Je ne crois pas que des missiles sol-air constituent un événement considérable", dit-elle. "S'ils ont été déployés, c'est probablement parce que la Chine cherche à envoyer une réponse aux opérations sur la liberté de navigation, mais je ne crois pas que ce soit totalement sans précédent."

Pékin se défend lui-même de chercher à militariser les îles et récifs de mer de Chine du Sud, tout en n'excluant pas de consolider ses défenses. "L'île de Yongxing appartient à la Chine", tranche Ni Lexiong, expert naval à l'université de droit et science politique de Shanghai. "Déployer des missiles sol-air sur notre territoire entre totalement dans le cadre de nos droits souverains."

Selon Fox News, deux batteries de huit lanceurs ont été installées au cours de la semaine écoulée. Il s'agirait d'un système de défense aérienne de type HQ-9, d'une portée de 200 km environ.

Avec Reuters