A la Une de la presse française, ce matin, les révélations de Libération, qui affirme que le géant du nucléaire français Areva a dissimulé à l’Etat le «fiasco» du rachat d’Uramin, en 2007.

Libé évoque une «opération trouble», sur laquelle aurait spéculé le mari d’«Atomic Anne», Anne Lauvergeon, alors PDG. Un «scandale d’Etat» où les conflits d’intérêts auraient poussé Areva à acheter trois mines d’uranium qui se sont révélées inexploitables. Un «fiasco» à 2,5 milliards d’euros. Le journal dit s’être procuré des notes confidentielles, des mails internes et des rapports caviardés, que les responsables de l’entreprise, «Anne Lauvergeon en tête», auraient cherché à étouffer. D’après Libération, non seulement Areva, détenue à 86,5 % par l’Etat, ne s’est pas contentée «d’acheter à prix d’or une coquille vide», mais elle se serait aussi ensuite «acharnée à valoriser ses actifs dans une incroyable fuite en avant», en allant jusqu’à maquiller ses comptes annuels pour «dissimuler le désastre». Un dossier «accablant» pour l’Etat-actionnaire, «qui ne pouvait pas ne pas savoir», selon Libé. Une affaire «que la justice va devoir expertiser et que les salariés du secteur paient aujourd’hui cash».

Au menu également, l’adoption, hier, du projet de loi sur la révision constitutionnelle par l’Assemblée nationale - un «premier obstacle» franchi, constate le Figaro, qui rappelle que le texte doit être examiné dans un mois par le Sénat, à majorité de droite, avant d’être éventuellement soumis au Congrès de Versailles. «Déchéance: et maintenant la saison 2», titre le Parisien, qui annonce que «le Congrès, c’est pas encore gagné!». Et puisque nous en sommes à la rubrique suspense, sachez que «l’heure du remaniement est (enfin) arrivée». François Hollande, qui doit intervenir ce soir à la télévision, devrait revoir la recomposition de son gouvernement dans la journée, selon le Figaro, qui rapporte qu’un «poids lourd de la majorité» évoque ce dilemme: «Valls dit: «d’accord pour l’ouverture politique, mais qui sort?». Ca fait peur aux hollandais, qui veulent garder leurs prérogatives et poussent Hollande à bouger le moins possible»…

Ce remaniement fait suite au départ de Laurent Fabius pour la présidence du Conseil constitutionnel. L’occasion pour la presse de faire le bilan de presque quatre années au Quai d’Orsay. Le Figaro évoque à la fois la «lumière climatique et «l’ombre syrienne». Sur le dossier iranien, le journal salue «l’un des grands succès» de l’ancien ministre des Affaires étrangères. Accusé d’avoir cherché à «torpiller» le rapprochement avec Téhéran, Laurent Fabius aurait surtout fait preuve d’une «fermeté» qui aurait contraint ses partenaires à revoir leur copie, sans empêcher pour autant la signature de l’accord sur le nucléaire iranien. A noter enfin, la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2017. Une primaire de la gauche? Non merci, a répondu hier l’eurodéputé du Front de gauche, qui sera candidat sous ses propres couleurs, d’après le Parisien.

Pour terminer, un petit rectificatif. J’ai évoqué hier, et pour le jour-même, une toute autre sorte d’annonce, sur l’observation ou non d’ondes gravitationnelles. Elle n’a pas eu lieu hier, puisqu’elle doit être faite cet après-midi. Mon enthousiasme m’a joué un tour… Qu’à cela ne tienne, pour ceux qui n’auraient pas compris, encore, la révolution liée à l’observation des ondes gravitationnelles, je propose un cours de rattrapage avec le site de l’Obs - pour mieux mesurer l’importance d’une découverte qui pourrait nous permettre d’en savoir plus sur la gravitation, les trous noirs, les explosions d’étoiles, et même les origines de l’univers.

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