Le Parlement algérien a adopté, dimanche, un projet de révision de la Constitution initié par le président Abdelaziz Bouteflika, qui prévoit l'élargissement des pouvoirs du Parlement et la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels.
Abdelaziz Bouteflika ne pourra pas être président à vie. Dans les textes du moins. Le Parlement algérien a adopté, dimanche 7 février, un projet de révision de la Constitution prévoyant l'élargissement des pouvoirs du Parlement ainsi que le rétablissement de la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels.
L’actuel chef de l'État, âgé de 78 ans, pourra tout de même terminer son quatrième quinquennat et en briguer un cinquième s'il le souhaite. Mais il ne pourra pas prétendre à une présidence à vie, comme on lui a prêté l'intention, puisque l’application de cette révision ne s’appliquera qu’aux prochaines élections.
"L'appel de l'architecte de la nouvelle République algérienne"
Le projet voulu par le chef de l'État a été approuvé par 499 parlementaires. Deux ont voté contre et 16 se sont abstenus, a précisé le président du Sénat, Abdelkader Bensalah. Pour être adopté, il devait recueillir l'adhésion des trois quarts des 462 députés et 144 sénateurs. "Vous avez répondu à l'appel de l'architecte de la nouvelle République algérienne", a affirmé le Premier ministre Abdelmalek Sellal en s'exprimant après le vote des parlementaires.
La Loi fondamentale ainsi adoptée interdit par ailleurs aux Algériens ayant une autre nationalité l'accès aux hauts postes dans la fonction publique, une mesure qui suscite la colère dans la communauté franco-algérienne.
"Contre l'oubli"
Le projet, initialement prévu fin 2014, "consacre l'alternance démocratique par le moyen d'élections libres" et constitue "un rempart contre les aléas des changements politiques", a affirmé Abdelmalek Sellal. Ce dernier fait allusion à des points de la Constitution qui ne peuvent être modifiés dans le cas par exemple d'une conquête du pouvoir par une majorité islamiste.
En 1992, l'armée avait annulé un processus électoral après une victoire écrasante du Front islamique (FIS, dissous) qui promettait d'abolir la démocratie et d'instaurer une République islamique. La décision a été suivie d'une décennie de conflit qui a fait 200 000 morts.
Cette guerre civile appelée "tragédie nationale" est inscrite dans le préambule du projet de Constitution. "C'est une réponse contre l'oubli", a ajouté le Premier ministre.
Avec AFP