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Accusé de sexisme, le Festival d'Angoulême laisse libre choix aux auteurs pour le Grand Prix

Face à la polémique provoquée par l'absence de femmes parmi les nommés pour le Grand Prix, le Festival de BD d'Angoulême a décidé de ne pas établir de liste et de laisser libre choix aux auteurs pour désigner leur lauréat.

Il n'y aura finalement pas de liste de nommé(e)s pour le Grand Prix au Festival international de la bande dessinée (FIBD) d'Angoulême cette année. Face au tollé provoqué par l'absence de femmes dans la liste de 30 noms initialement présentée par les organisateurs, ces derniers ont finalement décidé de laisser libre choix aux auteurs pour désigner leur lauréat.

Un appel au boycott avait été lancé par un collectif d'auteures et plusieurs hommes sélectionnés pour le Grand Prix, dont Riad Sattouf et Joann Sfar, avaient demandé que leur nom soit retiré de la liste par solidarité.

Pour couper court à ces accusations de sexisme, le FIBD avait d'abord annoncé mercredi qu'il allait introduire des noms de femme dans cette fameuse liste.

Mais jeudi, un nouveau communiqué a encore changé la donne : "Le Festival a pris la décision d'inviter l'ensemble des auteur(e)s de bande dessinée à voter librement pour désigner comme lauréat(e) l'auteur(e) de leur choix", expliquent les organisateurs dans un communiqué.

"Franchissant une étape ultime dans la démocratisation de la désignation du Grand Prix (...) le Festival soumet donc au libre arbitre absolu des auteur(e)s l'élection du lauréat/de la lauréate, et ce, dès cette édition 2016. Aucune liste de noms de créateurs/créatrices du 9e Art ne sera, par conséquent, proposée à leur vote", explique le FIBD, annonçant que des aménagements seront effectués dans les prochains jours sur le site web dédié au vote et réservé aux seuls auteurs.

Accusé de sexisme, le Festival avait rappelé pour sa défense, que, contrairement à la sélection officielle qui porte sur la production de l'année écoulée, le Grand Prix récompense l'œuvre et la carrière d'un auteur.

"Le Festival d'Angoulême aime les femmes... mais ne peut pas refaire l'histoire de la bande dessinée (...) Force est de constater qu'il y a très peu d'auteures reconnues" dans la BD, avait plaidé le FIBD mercredi.

La ministre de la Culture, Fleur Pellerin, était intervenue dans la controverse, jugeant "assez anormal" qu'aucune femme ne figure dans la sélection.

Une seule femme, Florence Cestac, a été distinguée par le Grand prix du FIBD, en 2000. Selon l'Association des critiques et journalistes de BD (ACBD), les femmes représentent 12,4 % des professionnels dans le monde francophone de la BD.

Avec AFP