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Élections en Centrafrique : le scrutin s'est déroulé avec ferveur et dans le calme

La Centrafrique a voté mercredi pour désigner son président et ses députés. Le scrutin s'est déroulé dans le calme dans ce pays divisé par des violences communautaires ont fait des milliers de morts et provoqué une crise sans précédent.

Les Centrafricains ont voté mercredi 30 décembre avec ferveur et calme pour une présidentielle et des législatives, une étape importante censée sortir le pays de trois ans de violences intercommunautaires qui l'ont entraîné dans une crise sans précédent.

>> Voir le Journal de l'Afrique : Des élections historiques dans le calme et la ferveur en Centrafrique

L'importante participation des électeurs et le calme dans lequel s'est déroulé le scutin dans toute la Centrafrique sont "un succès", a déclaré à l'AFP à Bangui le chef de la mission de l'ONU (Minusca), Parfait Onanga-Anyanga. "Aucun incident sérieux" n'a eu lieu dans l'ensemble du pays, a également observé le chef militaire de la Minusca, le général sénégalais Balla Keita. "Honnêtement, on a fait un miracle dans un pays en guerre", a-t-il affirmé, cité par l'AFP.

À Bangui, dans de nombreux bureaux de vote les opérations se sont poursuivies au-delà de 16h (15h GMT) heure prévue de clôture des scrutins, en raison du retard pris à l'ouverture.

Forte participation

Le vote avait commencé avec du retard, notamment dans l'enclave musulmane du PK-5, cible de tirs de roquettes le 13 décembre lors du référendum constitutionnel. Ces tirs, œuvre d'extrémistes hostiles au processus électoral, avaient fait cinq morts.

Mercredi, le quartier était sous haute protection de casques bleus et les électeurs, très nombreux, se pressaient pour voter, dans une ambiance animée mais calme. Cette ferveur s'est manifestée dans l'ensemble de la capitale. Jeunes, vieux, femmes et hommes attendaient patiemment de voter sous un fort soleil.

Dans ce pays de 4,8 millions d'habitants, essentiellement rural, les Centrafricains se sont massivement inscrits pour ces élections reportées plusieurs fois en raison de l'insécurité persistante dans certaines zones.

L'Autorité nationale des élections (ANE) a relevé "des erreurs matérielles sur des bulletins de vote dans plusieurs circonscriptions électorales", à Bangui comme en province. "Dans certaines localités, les bulletins de vote pour les élections législatives, ne sont pas parvenus dans les bureaux", a indiqué l'ANE dans un communiqué, ce qui devrait entraîner vraisemblablement un certain nombre d'"élections partielles".

Trente candidats en lice

Trente candidats sont en lice pour la présidentielle. Trois personnalités émergent : deux anciens Premiers ministres, Anicet Georges Dologuélé et Martin Ziguélé, ainsi que Abdoul Karim Méckassoua, plusieurs fois ministre. Les trois rivaux ont minimisé les soucis d'organisation en mettant l'accent sur la mobilisation des électeurs.

Le renversement du président François Bozizé, en mars 2013, par la rébellion à dominante musulmane Séléka de Michel Djotodia a précipité le pays dans un cycle de violences intercommunautaires qui a culminé fin 2013 avec des massacres et le déplacement de centaines de milliers de personnes, contraintes de fuir les exactions des combattants Séléka et des miliciens essentiellement chrétiens anti-balaka.

M. Djotodia a finalement été contraint à la démission début 2014, dans la foulée d'une intervention militaire internationale sous la conduite de la France, ancienne puissance coloniale. La Centrafrique a une économie détruite, sous perfusion des bailleurs qui, France en tête, ont poussé à l'organisation rapide d'élections malgré l'insécurité.

Les opérations de dépouillement des résultats s'annoncent longues. Un probable second tour est prévu le 31 janvier.

Avec AFP et Reuters