
En présence d'une demi-douzaine de chefs d'État de la région, le nouveau président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a prêté serment mardi. Son élection, le 29 novembre dernier, a mis fin à une année de transition politique.
Ancien baron du régime de l'ex-président Blaise Compaoré, Roch Marc Christian Kaboré a prêté serment en tant que président du Burkina Faso, mardi 29 décembre. Son investiture met fin à une transition d'un an qui a suivi la chute de Blaise Compaoré.
Son élection, le 29 novembre au premier tour avec 53,46 % des voix, avait été saluée par la communauté internationale. Son principal rival, Zéphirin Diabré - arrivé deuxième avec 29,62 % des suffrages - tout comme les autres perdants du scrutin s'étaient empressés de reconnaître sa victoire.
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Les autorités de la transition ont tenu leurs engagements. Lundi, le gouvernement et le Conseil national de la transition (CNT) ont présenté leur démission, conformément au calendrier, laissant le champ libre à Kaboré.
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Les chefs d'État de la Côte d'Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal, et le président Alpha Condé de Guinée - arrivé dimanche à Ouagadougou - ont assisté à la cérémonie de prestation de serment au Palais des Sports de Ouaga 2000.
Un civil démocratiquement élu
À 58 ans, Kaboré va prendre la tête de ce pays, l’un des plus pauvres de l’Afrique de l’Ouest, pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois.
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L’Histoire du Burkina Faso a été ponctuée de coups d'État. Sur les huit dirigeants que le pays a connu depuis son indépendance en 1960, seuls deux ont été des civils. Le premier président Maurice Yaméogo, un commis expéditionnaire de l'époque coloniale, a été balayé en 1966 par un soulèvement populaire qui a porté les militaires au pouvoir.
Le deuxième, le diplomate Michel Kafando, est parvenu au sommet du pays grâce aux manifestations de rue qui ont chassé du pouvoir fin octobre Blaise Compaoré, un ancien capitaine qui dirigeait ce pays pauvre depuis 27 ans après un coup d'État perpétré en 1987.
Pour la première fois, un président civil remettra le drapeau du pays à un autre civil démocratiquement élu.
Proche de Compaoré
Le nouveau président élu du Burkina a été un apparatchik du régime Compaoré qu'il a servi pendant 26 ans, occupant les plus hautes fonctions politico-administratives. Il a été ministre, conseiller du président, député, président du parti au pouvoir, président de l'Assemblée nationale, Premier ministre.
Tombé en disgrâce, il a créé avec d'autres apparatchiks le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), avec lequel il a remporté la présidentielle du 29 novembre.
À la tête de ce pays de 17,4 millions d'habitants enclavé au cœur du Sahel, Kaboré doit désormais relever de nombreux défis. Selon de nombreux observateurs et analystes de la scène politique, le premier d'entre eux sera la lutte contre le chômage des jeunes. À la pointe de la lutte anti-Compaoré, la jeunesse burkinabè - les moins de 30 ans représentent jusqu'à 70 % de la population - est frappée par un chômage massif endémique.
Avec AFP