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Al-Qaïda en Syrie libère 16 militaires libanais dans le cadre d’un échange

Seize soldats libanais enlevés l'an dernier et prisonniers en Syrie du Front al-Nosra, lié à Al-Qaïda, ont été libérés en échange de treize personnes détenues au Liban. Le Qatar aurait joué un rôle clé dans les négociations.

Grâce à un accord d’échange, seize soldats libanais détenus en Syrie ont été libérés mardi 1er décembre, selon la chaîne d’information du Hezbollah Al Manar. Ils avaient été enlevés l'an dernier par les rebelles syriens du Front al-Nosra, lié à Al-Qaïda, dans la ville libanaise d'Arsal, près de la frontière avec la Syrie.

Selim el-Meddeb, le correspondant de France 24 au Liban, souligne que le Front al-Nosra et l’organisation de l’État islamique (EI) s’étaient emparés en août 2014 de la ville d’Arsal, faisant en tout une trentaine de prisonniers parmi les militaires et les forces de police.

"Seize étaient détenus par le Front al-Nosra, ils ont été libérés ce matin, mais neuf sont toujours aux mains de l’EI et quatre ont été assassinés. Deux ont été décapités par l’EI, les deux autres ont été tués par balles par le Front al-Nosra ", détaille-t-il.

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Le corps de Mohamed Hamieh, un soldat enlevé par le Front al-Nosra et tué en captivité, avait été remis plus tôt à une agence de sécurité libanaise et à la Croix-Rouge. Pour une source proche des services de sécurité, cela constituait la première étape d’un accord global.

Al-Jazira a retransmis en direct la libération d'un premier groupe de cinq soldats libanais, confiés à la Croix-Rouge dans la zone frontalière. Les 16 hommes sont finalement arrivés en fin de matinée à bord de quatre véhicules de la Croix-Rouge libanaise au premier poste de contrôle de l'armée libanaise dans cette région de l'est du Liban.

La chaîne qatarie avait dans un premier temps retransmis des images des soldats libanais prisonniers, sous la garde d'hommes masqués lourdement armés qui chantaient "Dieu est grand" en les acheminant vers le site où l'échange devait être effectué.

Échange de prisonniers

En vertu de l’accord conclu grâce à une médiation du Qatar, la libération des seize soldats libanais devrait inclure celle de 13 personnes détenues au Liban, dont celle de Sadja al Doulaimi, une ancienne épouse du chef de l'organisation de l'État islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi.

Ce n’est cependant pas en raison de son mariage avec le chef de l’EI que cette dernière a pu être libérée, mais parce que son frère est un émir d’influence du Front al-Nosra.

L’échange de prisonniers n’est cependant pas la seule contrepartie qui a été accordée aux combattants du Front al-Nosra par le gouvernement libanais. Les jihadistes ont également obtenu le droit "d’accéder aux hôpitaux de la localité d’Arsal et à des fournitures d’aide humanitaire pour les habitants de cette région du Qalamoun, en bordure de la frontière syrienne et dans laquelle l’hiver s’annonce particulièrement difficile", explique Selim el-Meddeb.

Avec Reuters et AFP