Deux membres de la force de maintien de la paix au Mali (Minusma) et un civil ont été tués samedi lorsque des assaillants ont tiré à l'arme lourde sur une base de l'ONU. Le groupe jihadiste Ansar Dine a revendiqué l'attaque.
Deux soldats guinéens de l'ONU et un civil ont été tués samedi 28 novembre dans une attaque contre un camp de la mission de l'ONU au Mali (Minusma) à Kidal, au nord-est du pays. "Notre camp à Kidal a été attaqué tôt ce matin par des terroristes. Ils ont utilisé des roquettes" qui ont tué "deux casques bleus de nationalité guinéenne" et un "civil contractuel", a déclaré à l'AFP un responsable de l'ONU, confirmé par une source locale.
"Vingt personnes ont été blessées, dont certaines gravement, mais toutes sont stabilisées", a précisé François Rihouay, correspondant de France 24 à Bamako. "Il reste à déterminer si c’était des tirs de roquette ou de mortier."
L’attaque est survenue vers 4 h du matin, lors d’un exercice des forces militaires de la Minusma consistant à sécuriser le camp contre les tirs de mortiers des jihadistes. Le groupe jihadiste Ansar Dine a affirmé à l'AFP être à l'origine de l'attaque, en "réponse à la violation de nos terres par les ennemis de l'islam".
"Des cellules dormantes jihadistes à Kidal"
Ansar Dine et d'autres groupes jihadistes tels qu'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont notamment présents dans le nord du Mali, où la dernière attaque de ce genre remonte à un mois. "Des cellules dormantes jihadistes sont présentes dans la ville de Kidal et dans les montagnes environnantes", ajoute François Rihouay.
Le nord du Mali était tombé en 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée. Les jihadistes ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent toujours au contrôle des forces maliennes et étrangères.
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Une attaque le 20 novembre contre le grand hôtel Radisson Blu de la capitale Bamako a fait vingt morts, après que des hommes armés y eurent retenu environ 150 clients et employés. L'attentat a été revendiqué le jour même par le groupe jihadiste de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune, "avec la participation" d'Aqmi.
Un groupe jihadiste du centre du Mali, le Front de libération du Macina (FLM), a également revendiqué l'attentat "avec la collaboration d'Ansar Dine".
Avec AFP