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Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a pour la première fois évoqué, vendredi sur la radio RTL, que les troupes du président Bachar al-Assad pourraient être associées à la lutte contre le groupe État islamique en Syrie.
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a pour la première fois envisagé, vendredi 27 novembre, que des forces du régime syrien puissent être associées à la lutte contre l’organisation jihadiste de l’État islamique (EI). Ses déclarations ont été saluées le jour même par Walid Mouallem, le ministre syrien des Affaires étrangères.
Pour lutter contre l'EI, "il y a deux séries de mesures : les bombardements [...] et des forces au sol, qui ne peuvent pas être les nôtres, mais qui doivent être des forces de l'Armée syrienne libre [opposition], des forces arabes sunnites, et pourquoi pas des forces du régime", a déclaré Laurent Fabius à la radio RTL.
Cette déclaration tranche avec la position affichée par la France depuis le début du conflit syrien qui consiste à réclamer le départ du président Bachar al-Assad.
Dans une déclaration à l'AFP, Laurent Fabius a par la suite détaillé qu'une participation de l'armée syrienne, dirigée par le président Bachar al-Assad, à la lutte contre l'EI ne peut être envisagé que "dans le cadre de la transition politique". Elle "pourrait être envisagée dans le cadre de la transition politique et uniquement dans ce cadre", a-t-il expliqué.
Le ministre des Affaires étrangères a précisé que l’objectif militaire premier demeurait Raqqa, le bastion du groupe jihadiste en Syrie, cible de raids intensifs des aviations russe et française depuis plusieurs jours.
Renforcer les frappes
À la suite de la visite de François Hollande en Russie, Paris et Moscou ont décidé de "coordonner" leurs frappes contre l'EI et de renforcer leur "échange d'informations". Alors que la Russie a été plusieurs fois accusée de bombarder les groupes rebelles modérés, François Hollande a souligné que ces frappes ne viseraient pas ceux "qui luttent contre Daech".
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"Le président Poutine nous a demandé d'établir une carte des forces qui ne sont pas terroristes et qui combattent Daech", a précisé vendredi Laurent Fabius. "Il s'est engagé - dès lors que nous lui fournissons cette carte, ce que nous allons faire - à ne pas bombarder ceux-là, c'est très important", a-t-il insisté.
Alors que Moscou a directement mis en cause la Turquie, l'accusant jeudi de ne rien faire pour freiner la contrebande de pétrole à ses frontières qui permet à l'EI de se financer, Laurent Fabius est resté prudent.
"Il y a des camions qui partent depuis toute une série de territoires contrôlés par Daech et qui - c'est notre constatation - vont vers différentes directions" dont "la Turquie", a observé le chef de la diplomatie française. "Le gouvernement turc nous dit : ‘Moi je ne suis pas au courant’".
"Il est dit aussi qu'une partie de ce pétrole est revendu à M. Bachar al-Assad", a poursuivi le ministre en ajoutant: "Nous avons des soupçons".
Avec AFP