Après s'être entretenu avec Barack Obama à Washington, le président français doit recevoir la chancelière allemande avant de rencontrer le président russe à Moscou. Au menu des discussions : la mise en place d'une "grande coalition" face à l'EI.
À peine de retour de Washington où il a affiché son unité avec Barack Obama dans la lutte contre le groupe État islamique (EI), le président français, François Hollande, reçoit, mercredi 25 novembre, la chancelière allemande, Angela Merkel, avant de rencontrer, jeudi, le président russe, Vladimir Poutine, à Moscou.
Mais la "grande coalition" face à l'EI reste hypothétique, car au delà de la volonté occidentale de faire front contre l'organisation jihadiste qui a revendiqué les attentats du 13 novembre à Paris, les divergences avec la Russie sur la Syrie sont toujours aussi présentes.
it"Nous sommes tous Français", a lancé, dans la langue de Molière, le président américain au cours d'une conférence de presse à la Maison blanche qui n'a donné lieu à aucune annonce spécifique, les deux dirigeants se bornant à plaider pour l'intensification des échanges de renseignement.
Épineux
Ce premier déplacement à l'étranger de François Hollande depuis les attentats a surtout montré la difficulté de faire bouger les lignes sur le dossier syrien. L'épineuse question de la place à réserver au président Bachar al-Assad dans une éventuelle transition politique reste entière. "On est probablement plus enclin à travailler avec M. Poutine que M. Obama ne l'est à ce stade", a reconnu une source diplomatique française.
Le marathon diplomatique entamé par le président français pour mieux coordonner le combat contre l'EI risque par ailleurs d'être mis à mal par la destruction d'un avion de combat russe, abattu mardi à la frontière syrienne par la Turquie, pays membre de l'Otan.
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Cet incident, le plus grave depuis le début de l'engagement militaire russe aux côtés de Bachar al-Assad, a provoqué la colère du président russe, qui a dénoncé un "coup de poignard dans le dos" porté par les "complices des terroristes".
À l'unisson, Barack Obama et François Hollande ont appelé à éviter toute "escalade". Dans un entretien téléphonique avec Obama, le président turc Recep Tayyip Erdogan a convenu de "l'importance de désamorcer les tensions", selon la présidence turque.
"Changement stratégique"
La communauté internationale a relancé un processus diplomatique pour trouver une solution au conflit syrien, qui a fait au moins 250 000 morts depuis 2011 et contraint des millions de Syriens à l'exil, mais Moscou s'oppose aux grandes puissances occidentales sur le sort à réserver à M. Assad.
Le président français, qui doit rencontrer Vladimir Poutine jeudi, a appelé ce dernier à reconsidérer son soutien à Bachar al-Assad, celui-ci n'ayant "pas sa place" dans une transition politique, selon lui. "Dès lors qu'il a été le problème, il ne peut pas être la solution", a-t-il affirmé.
Tant qu'il n'y aura pas de "changement stratégique" de la part du président russe sur ce point, la coopération sera "très difficile", a clairement averti Barack Obama, signifiant que la position américaine sur le dossier n'avait pas bougé. "Si leur priorité est d'attaquer l'opposition modérée qui pourrait faire partie d'un futur gouvernement syrien, la Russie n'aura pas le soutien de notre coalition", a-t-il expliqué.
Avec AFP