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Conformément au souhait de Paris, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté vendredi une résolution incitant les États à intensifier leur lutte contre l'organisation de l'État islamique (EI).

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité, vendredi 20 novembre, une résolution française qui permet de "prendre toutes les mesures nécessaires" pour combattre l’organisation de l’État islamique (EI), une semaine après les attentats qui ont fait 130 morts à Paris.

La résolution "demande aux États qui en sont capables de prendre toutes les mesures nécessaires, en conformité avec les lois internationales, et en particulier avec la charte de l'ONU [...] sur le territoire contrôlé par l'EI en Syrie et en Irak".

Les pays sont invités à "redoubler d'efforts et à coordonner leurs initiatives afin de prévenir et stopper les actes terroristes commis spécifiquement" par l'EI, ainsi que par d'autres groupes extrémistes associés à Al-Qaïda. Le Conseil qualifie l'EI de "menace mondiale et sans précédent contre la paix et la sécurité internationales" et se déclare "déterminé à combattre par tous les moyens cette menace".

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Le président français François Hollande a salué une résolution qui va "contribuer à la mobilisation des nations pour l'élimination de Daech". Pour son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, "il importe maintenant que tous les États s'engagent concrètement dans ce combat, qu'il s'agisse de l'action militaire, de la recherche de solutions politiques, ou de la lutte contre le financement du terrorisme".

L'ambassadeur britannique Matthew Rycroft, qui préside le Conseil en novembre, a salué "un appel unanime à l'action" de la part des 15 membres du Conseil.

Mais pour son collègue russe Vitali Tchourkine, ce texte n'est qu'un "appel politique qui ne change pas les principes légaux". La Russie insiste traditionnellement sur le respect de la souveraineté des États.

Objectif : tarir le recrutement et le financement de l'EI

La résolution ne donne pas à proprement parler d'autorisation légale pour agir militairement contre l'EI et elle n'invoque pas l'article 7 de la charte de l'ONU qui prévoit l'emploi de la force. Mais elle fournit un appui politique à la campagne contre les jihadistes en Syrie et Irak, qui a été intensifiée à la suite des attentats de Paris, revendiqués par l'EI.

Les raids aériens français en Syrie ont pour base légale le droit d'un État à se défendre contre une attaque, reconnu par l'article 51 de la Charte des Nations unies.

La résolution condamne les attaques à Paris, mais aussi celles qui ont été menées depuis début octobre par l'EI à Sousse (Tunisie), à Ankara, Beyrouth ou contre un avion russe au-dessus de l'Égypte.

La résolution invite les pays à "intensifier leurs efforts" pour empêcher leurs citoyens de s'enrôler dans les rangs de l'EI - comme l'ont fait des milliers de jeunes de pays occidentaux dont des centaines de Français - et pour tarir le financement des groupes extrémistes.

Elle prévoit aussi que l'ONU prenne de nouvelles sanctions contre les dirigeants et membres du groupe et ses soutiens.

La Russie a de son côté proposé mercredi au Conseil d'adopter une nouvelle version de son propre projet de résolution, que le président russe Vladimir Poutine avait présenté fin septembre. Mais ce texte est pour l'instant rejeté par les Occidentaux parce qu'il prévoit d'associer le régime de Bachar al-Assad à la lutte contre les groupes extrémistes.

Avec AFP