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Sarkozy annonce une réforme de l'hospitalisation d'office

Le plan annoncé par le président français comprend une sécurisation des établissements psychiatriques, une réforme de l'internement d'office et l'instauration d'une obligation de soins "effective".

AFP - Nicolas Sarkozy a annoncé mardi, trois semaines après le meurtre d'un étudiant poignardé à Grenoble par un malade mental échappé d'un hôpital psychiatrique, une série de mesures réformant l'hospitalisation psychiatrique.

Ce plan comprend notamment une sécurisation des établissements psychiatriques, une réforme de l'internement d'office et l'instauration d'une obligation de soins "effective".

Visitant à Antony (Hauts-de-Seine) une unité de soins spécialisés, le chef de l'Etat a d'abord annoncé un plan de sécurisation des établissements psychiatriques d'un montant de 30 millions d'euros.

S'y ajoute, a poursuivi M. Sarkozy la création de quatre unités pour malades difficiles (UMD), pour un coût total de 40 millions d'euros.

Une UMD, réservé aux malades mentaux dangereux, avait ouvert en janvier à Plouguernével (Côtes-d'Armor), une première depuis 1963 qui avait porté à cinq le nombre de structures de ce type en France.

L'étudiant-chercheur mortellement poignardé le 12 novembre en plein centre de Grenoble, l'avait été par un schizophrène échappé de l'hôpital psychiatrique de Saint-Egrève.

Après ce drame, M. Sarkozy avait demandé aux ministres de l'Intérieur, de la Justice et de la Santé de lancer une "réforme en profondeur" de l'hospitalisation psychiatrique.

Parmi les pistes étudiées par ces ministères: un encadrement des "sorties d'essais" d'établissements psychiatriques, prises par les préfets après deux doubles avis de psychiatres et de deux procureurs de la République.

Le chef de l'Etat a annoncé mardi, sans préciser de date, le dépôt d'un projet de loi réformant l'hospitalisation psychiatrique d'office en réservant aux préfets ou à la justice les autorisations de sortie.

La décision de laisser sortir un patient, "ce doit être l'Etat ou, dans certains cas la justice, pas l'expert", a dit M. Sarkozy.

"Il a un Etat, une justice qui doivent trouver l'équilibre entre des intérêts et des points de vue contradictoires", a poursuivi le président. "C'est de la rencontre de ces points de vue -  celui qui a la charge du patient et celui qui a la charge de l'ordre public - que l'on peut trouver le bon équilibre".

Il a évoqué un partage d'informations sur les hospitalisations d'office, sans mentionner explicitement la création d'un fichier national, comme il l'avait fait après le drame de Grenoble ce qui avait suscité l'inquiétude des professionnels.

"Le gouvernement s'assurera que les informations administratives sur les hospitalisations d'office soient partagées dans tous les départements avec un secret médical respecté de la façon la plus stricte," a-t-il ainsi souligné.

"Nous allons d'abord instaurer une obligation de soins en milieu psychiatrique (...) elle doit être effective, même en cas d'absence de la famille", a encore déclaré M. Sarkozy.