Le Salon international du livre d'Alger (Sila) a ouvert ses portes, mercredi, pour la 20e année. Plus de 900 maisons d'édition, dont 290 algériennes, participent à ce rendez-vous littéraire qui met cette année la France à l’honneur.
Le Salon international du livre d'Alger (Sila) s'est ouvert, aux professionnels, mercredi 28 octobre, en présence du Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, et de la ministre de la Culture et de la Communication française, Fleur Pellerin. La France est l'invitée d’honneur de cette 20e édition du salon littéraire, où une centaine d’écrivains français ont fait spécialement le déplacement, mais où certains auteurs algériens, comme Boualem Sansal, n'ont pas été invités.
"Je suis ravie d’être présente avec une délégation importante d’auteurs et d’éditeurs français de très bon niveau, peut-être même quelques prix Goncourt ! En tous cas des candidats sérieux…C’est un beau moment dans l’amitié franco-algérienne", confie Fleur Pellerin au micro de France 24.
Lors de la conférence de presse inaugurale, le commissaire du Sila, Hamidou Messaoudi, a estimé pour sa part que le choix de la France était "motivé par les bonnes relations culturelles entre les deux pays", rappelant que l'Algérie avait été invitée d'honneur en France pendant toute l'année 2013. Seront présents 910 maisons d'édition de 53 pays, dont 290 algériennes.
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La priorité du Sila reste néanmoins la littérature arabe et africaine, mise en avant parmi les près de 30 000 ouvrages présentés, allant de la littérature scientifique et universitaire aux livres pour enfants ou la poésie.
"Réserves" ou censure?
Parmi ces titres, 106 livres ont néanmoins été interdits. Pour le directeur du Sila, Mohamed Iguer, il ne s’agit cependant pas "de censure". "Il y a des titres sur lesquels on émet des réserves, comme ceux qui font l’apologie de l’islamisme et de l’intégrisme ou ceux qui portent atteinte à l’unité nationale", a-t-il expliqué le 28 octobre sur la radio algérienne francophone Chaîne III.
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C’est une commission de lecture, composée de représentants des ministères de la Culture, de l’Intérieur, de la Défense et de l’Éducation nationale, qui valide les ouvrages. "Ce sont des personnes compétentes, qui sont en mesure de faire un traitement des livres", a ajouté Mohamed Iguer, évoquant un livre sur le "printemps arabe" avec en couverture un drapeau algérien, "une couverture provocatrice d’anciennes personnes à l’origine des massacres".
Signe d’ouverture, les ouvrages du grand auteur algérien Boualem Sansal, fervent critique du régime de Bouteflika, sont notamment disponibles. Son dernier roman "2084" est une fable blasphématoire sur l’extrémisme religieux et indirectement sur l’état de son pays. Mais Boualem Sansal, lui, n’a pas été invité.