, envoyé spécial France 24 à Twickenham (Royaume-Uni) – Au milieu des Carter, Nonu et McCaw, Julian Savea brille de mille feux depuis le début du Mondial. À 25 ans, le trois-quarts aile des Wellington Hurricanes a inscrit huit essais en cinq matchs et pourrait mener les siens à la victoire finale.
Noa Nakaitaci, Scott Spedding et Rabah Slimani désintégrés, jambes en l’air sur la pelouse du Millenium Stadium de Cardiff, quelques minutes avant que les All Blacks n’infligent une correction historique au XV de France. C’est l’une des images qui restera d’une Coupe du monde qui a vu émerger ou confirmer de nombreux talents.
L’ailier des All Blacks Julian Savea, auteur de ce carnage, n’était évidemment pas un inconnu avant de fouler le gazon britannique. Le sculptural trois-quarts des Wellington Hurricanes (1m92 pour 105 kilos) comptait pas moins d’une trentaine d’essais en Super Rugby et autant avec les Blacks avant la Coupe du monde.
Mais le Mondial qu’il est en train de réaliser, à tout juste 25 ans, l’a sans aucun doute catapulté au rang de superstar. Avec huit essais depuis le début de la compétition, Savea écrase tout sur son passage. Auteur d’un triplé en quart de finale face aux Bleus, il est même passé devant l’illustre Jonah Lomu au rang des meilleurs marqueurs de son pays.
L'élève dépasse le maître
Julian Savea, en date du 23 octobre 2015, c’est 38 essais en 39 sélections, là où Lomu avait eu besoin de 63 capes pour en inscrire 37. Impressionnant. Et les marches suivantes – Wilson (44), Cullen et Rokocoko (46), puis Howlett (49) – semblent tout aussi atteignables pour le natif de Wellington.
Sur cette Coupe du monde, il pourrait déjà inscrire son nom sur un autre registre de records : celui du plus grand nombre d’essais marqués sur une seule édition. Avec 8 unités en 2015, il a déjà rattrapé le Sud-Africain Bryan Habana (2007) et l’inévitable Jonah Lomu (1999). Un total qu’il pourrait donc dépasser dès les demi-finales, samedi, face aux Sud-Africains celui de… Bryan Habana justement.
Savea, c’est finalement l’héritage le plus pur de l’après Lomu, joueur emblématique qui avait consacré la place des trois-quarts rapides mais surtout surpuissants dans le rugby moderne. "Si Jonah n’avait pas ouvert la voie, peut-être que Savea n’aurait jamais existé", avait d’ailleurs lancé le journaliste néo-zélandais John Day, chroniqueur de Radio Live, au sortir de la victoire des Blacks face aux Bleus.
"Je veux atteindre la ligne. Peu importe comment, reconnaît le joueur de lui-même. J'ai faim d'atteindre la ligne, peu importe les obstacles." Une philosophie qu’il a fait sienne depuis ses débuts, marquants, sous la tunique noire. C’était en juin 2012, face à l’Irlande, et Julian Savea s’était déjà fendu d’un triplé. Nul doute qu’une nouvelle performance de haut rang, samedi à partir de 17 heures (heure de Paris), ouvrirait les portes d’une quatrième finale de Coupe du monde aux siens. À Twickenham, rendez-vous est déjà pris.