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Pas d'accord sur un départ d'Assad, mais une réunion quadripartite "constructive"

Les chefs de la diplomatie russe, américaine, turque et saoudienne se sont réunis à Vienne, vendredi, pour réfléchir à une solution politique au conflit syrien mais ne sont pas parvenus à un accord sur le sort du président Bachar al-Assad.

Les chefs de la diplomaties américaine, russe, saoudienne et turque se sont retrouvés à Vienne, vendredi 23 octobre, pour une série de pourparlers sur la crise syrienne.

L'Américain, John Kerry, le Russe, Sergueï Lavrov, le Saoudien, Adel al-Jubeir et le Turc, Feridun Sinirlioglu étaient réunis dans l'après-midi dans un palace viennois, mais le trio Washington-Ryad-Ankara, farouche adversaire du régime syrien, s'oppose à Moscou, son plus fidèle allié.

À l'issue de la rencontre, le ministre saoudien a déclaré qu'aucun accord n'avait pu être trouvé avec la Russie sur l'avenirc d'Assad, rapportent les agences de presse russes. Le secrétaire d'État américain a cependant qualifié ce premier rendez-vous de "constructif", sans vouloir dévoiler les pistes qui auraient pu être évoquées et dont il espère qu'elles rendront possible "un changement de dynamique".

Les quatre pays sont convenus de poursuivre leurs consultations sur le dossier syrien.

"Nous avons demandé que les prochaines rencontres soient plus représentatives", a indiqué Sergeï Lavrov à des journalistes, allusion à l'absence de l'Iran et de l'Égypte dans les discussions en cours. Aucune mention n'a, en revanche, été faite sur l'absence de Paris et Berlin. Selon John Kerry, les quatre pays représentés à Vienne devraient se retrouver dès le 30 octobre pour une réunion élargie.

Positions antagoniques sur le sort de Bachar al-Assad

Les positions entre, d'un côté le camp hostile au maintien au pouvoir du président Bachar al-Assad, Washington et ses alliés Ryad et Ankara et, de l'autre côté, Moscou, protecteur du régime Assad, demeurent antagoniques sur la Syrie.

À Moscou, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a jugé que Bachar al-Assad gardait une place centrale dans la résolution du conflit. "Il n'est pas facile de distinguer l'opposition modérée des organisations terroristes et extrémistes diverses", a-t-il dit vendredi à la presse.

La veille à Berlin, John Kerry avait déclaré que Bachar al-Assad était le principal obstacle à un règlement politique du conflit qui a aussi provoqué l'exode de près de quatre millions de réfugiés vers la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Irak.

Avant de dépêcher son ministre Lavrov à Vienne, le président russe Vladimir Poutine, qui s’affiche désormais comme l’acteur incontournable dans le règlement militaire et politique du conflit, avait lui affirmé que "l'objectif des États-Unis était de se débarrasser d'Assad". Au contraire, avait fait valoir le maître du Kremlin, "notre but est de vaincre le terrorisme [...] et d'aider le président Assad à revendiquer la victoire contre le terrorisme".

Il n'existe "pas de solution militaire à la guerre en Syrie"

En réponse, Washington et ses partenaires martèlent qu'il n'existe "pas de solution militaire" à la guerre en Syrie et qu'il faut chercher une porte de sortie politique. Mais après avoir exigé inlassablement le départ immédiat du président syrien, comme préalable à un processus politique, les États-Unis ont mis de l'eau dans leur vin, en admettant ces derniers mois que le calendrier était négociable.

Certains diplomates et observateurs pensent que la Russie peut user de son influence sur le régime syrien pour jeter les bases d'un accord susceptible de mettre fin au conflit qui a débuté en mars 2011 et fait plus de 250 000 morts.

Avec AFP