logo

Barack Obama "très inquiet" de l'explosion de violences entre Palestiniens et Israéliens

Barack Obama s'est dit "très inquiet", vendredi, de l'explosion de violences entre Palestiniens et Israéliens. Le président des États-Unis a appelé les responsables des deux camps à "atténuer la rhétorique susceptible d'alimenter la colère".

La communauté internationale et les États-Unis appellent au calme et s'inquiètent de la flambée des violences en Cisjordanie occupée, à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza, alors que se profile une nouvelle journée à très haute tension.

Rien n’indique cependant que la diplomatie parviendra à restaurer le calme à l’heure où les affrontements entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes se multiplient et que les attaques à l'arme blanche sont désormais quotidiennes. Samedi 17 octobre, deux Palestiniens ont été tués en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est après avoir tenté de poignarder des Israéliens, ont indiqué l'armée et la police israéliennes.

"Atténuer la rhétorique susceptible d'alimenter la violence"

À Washington, Barack Obama, qui s’est dit "très inquiet de cette explosion de violences ", tout en réaffirmant, lors d'une conférence de presse, sa "conviction qu'Israël a le droit de maintenir l'ordre et la loi et de protéger ses citoyens des attaques au couteau et des violences de rue".

Le président américain a jugé "important à la fois pour le Premier ministre Benjamin Netanyahou et les élus israéliens et pour le président (palestinien Mahmoud) Abbas ainsi que d'autres responsables d'essayer d'atténuer la rhétorique susceptible d'alimenter la violence, la colère et l'incompréhension".

"Sur la durée, le seul moyen par lequel Israël peut véritablement assurer sa sécurité et le seul moyen par lequel les Palestiniens peuvent réaliser les aspirations de leur peuple, ce sont deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité", a martelé Barack Obama. Pour l'heure, "tout le monde doit se concentrer sur le fait qu'il faut garantir qu'aucune personne innocente ne soit tuée", a-t-il ajouté.

La diplomatie américaine s’active

Signe de l’inquiétude des États-Unis, John Kerry a parlé séparément par téléphone, jeudi et vendredi, à Mahmoud Abbas et à Benjamin Netanyahou pour leur demander d'œuvrer à ramener le calme en Israël et dans les Territoires palestiniens. Le chef de la diplomatie américaine a indiqué aux deux dirigeants qu'il espérait pouvoir les rencontrer bientôt, peut-être dans les prochains jours.

Un porte-parole de la diplomatie américaine, Mark Toner, a vendredi "confirmé que (John Kerry) était susceptible de rencontrer le Premier ministre Netanyahou, probablement en Allemagne", une rencontre qui avait été évoquée plus tôt sur CNN par l'ambassadeur d'Israël aux États-Unis.

it

De son côté, la France a l'intention de proposer un projet de déclaration à l’Onu, non contraignante, à négocier dans les prochains jours, selon des diplomates. Ce texte appellerait au calme et à la retenue, ainsi qu'au maintien du statu quo sur les lieux saints, et soulignerait la nécessité de relancer un règlement politique, alors que le processus de paix est dans l'impasse depuis le printemps 2014.

Multiplication des attaques au couteau

Sur le terrain, la flambée de violences a connu un nouvel épisode vendredi, journée "de la Révolution" dans les Territoires palestiniens, avec une attaque contre le tombeau de Joseph, un site sacré juif à Naplouse. Le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné cette attaque comme un acte "irresponsable", ordonné une enquête et promis de faire réparer les dégâts.

La tension a été aussi nourrie par l'interdiction faite par les autorités israéliennes aux Palestiniens de plus de 40 ans de pénétrer pour la prière du vendredi sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam, à Jérusalem-Est .

Depuis le 1er octobre, ces violences, qui ont ravivé le spectre d'une troisième intifada, ont fait 39 morts, dont plusieurs auteurs d'attaques au couteau, et des centaines de blessés côté palestinien, ainsi que sept morts et des dizaines de blessés côté israélien.

Avec AFP