La commission d'éthique de la Fifa a suspendu jeudi, pour 90 jours, Michel Platini et Sepp Blatter, tous deux impliqués dans un scandale financier.
Joseph Blatter, président de la Fifa démissionnaire, et Michel Platini, président de l'UEFA et candidat à la présidence de la Fifa, ont été suspendus 90 jours de toute activité liée au football, a annoncé jeudi 8 octobre la commission d'éthique de la Fifa, alors que l'instance suprême du foot est cernée par les scandales en tout genre.
Le Français Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fifa, déjà relevé de ses fonctions mi-septembre, a été lui aussi suspendu provisoirement 90 jours. Le Sud-Coréen Chung Mong-joon, ex-vice président de la Fifa, également candidat à la présidence, a été suspendu pour six ans et devra en outre s'acquitter de 100 000 francs suisses
d'amende.
"Bannis de toute activité liée au football"
Ces suspensions, qui pourraient être prolongées de 45 jours, ont été décidées dans le cadre de l'enquête menée par la commission d'éthique, a précisé cette dernière dans un communiqué. Celui-ci indique que les suspensions prennent effet immédiatement avant de préciser que " pendant les périodes mentionnées, les personnalités citées sont bannies de toute activité liée au football que ce soit sur le plan national ou international ".
La justice suisse a ouvert le mois dernier une enquête pénale contre Sepp Blatter pour des soupçons de corruption lors de la vente des droits télévisés des Coupes du monde 2010 et 2014 à un prix très en-dessous du marché au président de la Fédération des Caraïbes, Jack Warner, et pour le versement de deux millions de francs suisses (1,8 million d'euros) à Michel Platini en 2011.
Jérôme Valcke a lui été accusé par un prestataire de la Fifa d'être impliqué dans une revente de billets au marché noir. Quant à Chung Mong-joon, on lui reproche d'avoir voulu favoriser la Corée du Sud dans l'attribution du Mondial-2022, finalement octroyé au Qatar. De son propre aveu, il était sous la menace d'une suspension de 19 ans.
"Honnêteté, courage et franchise"
Michel Platini avait anticipé sa suspension jeudi matin, accusant "une source officielle de la Fifa" d'être à l'origine d'une "fuite délibérée qui vise à porter atteinte à (s)on image". Il souligne sa "disposition à collaborer dans le respect des règles de procédure les plus strictes", ajoutant que "la Fifa les a quant à elle clairement bafouées".
"J'ai toujours agi et me suis toujours exprimé avec honnêteté, courage et franchise car j'estime que c'est mon devoir moral, poursuit-il. [...] Je ne ménagerai pas mes efforts pour que la vérité s'impose. Que personne ne doute de ma volonté déterminée à atteindre cet objectif".
Jusque-là favori dans la course à la présidence de la Fifa, Michel Platini indique avoir "adressé les lettres de soutien requises pour pouvoir déposer (s)a candidature", avant de conclure : "J'ai, en tout état de cause, la certitude que nous surmonterons cette difficulté en toute transparence et dans l'unité qui fait la force du football".
Cette suspension de 90 jours n'écarte pas de facto la candidature de Platini à la présidence de l'instance internationale. "La commission électorale de la Fifa sera chargée d'en étudier la validité", a précisé à l'AFP le porte-parole de la commission d'éthique.
Avec AFP et Reuters