Abdel Fattah al-Sissi a gracié, mercredi, 100 détenus dont deux journalistes d'Al-Jazira condamnés fin août à trois ans de prison ferme pour "propagation de mensonges" au profit des Frères musulmans. Les deux hommes ont recouvré la liberté.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a gracié, mercredi 23 septembre, cent détenus dont deux journalistes de la chaîne qatarie Al-Jazira, le Canadien Mohamed Fahmy et l’Égyptien Baher Mohamed, condamnés à trois ans de prison ferme fin août, a indiqué un porte-parole de la présidence. Les deux journalistes sont désormais libres, a annoncé la compagne de Mohamed Fahmy.
Cette grâce présidentielle intervient à la veille de l'Aïd al-Adha, la grande fête musulmane du sacrifice, habituellement l'occasion d'annoncer les dispenses de peine.
Mohamed Fahmy, dont le Canada réclamait la libération, et Baher Mohamed avaient été condamnés par un tribunal du Caire, avec l'Australien Peter Greste, pour avoir "diffusé de fausses informations" et travaillé sans les autorisations nécessaires. Le journaliste australien Peter Greste avait été expulsé d'Égypte en vertu d'un décret présidentiel. Il avait donc échappé à la peine d’emprisonnement décidée fin août.
Libération de deux militantes des droits de l'Homme
Tous trois étaient accusés d'avoir soutenu, à travers leur couverture médiatique, les Frères musulmans, l'organisation de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi, destitué en 2013 par l'ancien chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi.
Parmi les cent prisonniers graciés, deux militantes des droits de l'Homme connues, Yara Sallam et Sanaa Seif, condamnées en appel en décembre 2014 à deux ans de prison, ont également été graciées. Elles avaient été arrêtées en juin de la même année après avoir pris part à un rassemblement appelant à l'abrogation d'une loi controversée limitant le droit de manifester. La justice égyptienne les accusait de "participation à une manifestation illégale, vandalisme et entrave au trafic routier".
Avec AFP